Selon une étude menée conjointement par IDC et la Business Software Alliance, le piratage de logiciels a reculé assez faiblement l'an passé. Sur 97 pays interrogés, 51 présentent une baisse de la pratique contre 19 en hausse. Les pays qui ont des marchés très développés comme les Etats-Unis, l'Europe de l'ouest ou le Japon n'enregistrent pas de recul perceptible du piratage. La bonne nouvelle vient du côté des marchés émergent. La Russie, l'Ukraine, le Maroc et la Chine semblent se discipliner légèrement. Malgré quelques améliorations, la Chine et l'Ukraine figurent encore parmi les pays pratiquant le plus le piratage avec respectivement un pourcentage de 86 et 85 % des logiciels installés relevant de copies illégitimes. L'Ukraine est néanmoins citée en exemple vertueux par l'étude : la proportion de logiciels piratés y a reculé de 6 points en 2005 par rapport à 2004; une baisse qu'il faudrait essentiellement imputer à une certaine éducation des populations. Globalement, les pertes financières liées au piratage sont en légère hausse à 35,6 Md$ en 2005 contre 34 Md$ en 2004, selon les estimations. Paradoxalement, ce sont les pays les plus industrialisés qui ont un taux de piratage moyen ou faible qui participent le plus, en volume, au manque à gagner des éditeurs. Les Etats-Unis, le pays le plus sérieux en terme de piratage serait à lui seul responsable d'une perte de 6,9 Md$. La Chine arriverait en second avec 3,9Md$, suivie de la France. Mauvaise élève, l'hexagone aurait un taux de piratage de 47% - contre une moyenne de 35 % en Europe de l'ouest - pour un manque à gagner de 3,2 Md$. Plusieurs facteurs expliquent ces disparités régionales, selon IDC et le BSA, en particulier la culture de la propriété intellectuelle ainsi que la disponibilité des logiciels. Selon une étude précédente réalisée par le même cabinet, si le piratage était ramené à 25% en moyenne contre 35% actuellement cela permettrait la création de 2,4 millions d'emplois, 400 Md$ de chiffre d'affaires supplémentaire et 67 Md$ de revenus fiscaux en plus pour les états.