Lee Kun-hee, PDG du groupe sud-coréen Samsung, a été inculpé aujourd'hui pour abus de confiance et évasion fiscale, à l'issue d'une enquête lancée en janvier dernier. Un ancien cadre de la direction juridique avait en effet accusé une dizaine de dirigeants d'avoir constitué en douce une caisse noire de 200 M$. Une partie de cette cagnotte devait servir à corrompre de hauts fonctionnaires, l'autre devait être transférée sur un compte au nom du fils de Lee Kun-hee. Les procureurs n'ont pas retenu de charges concernant la corruption, mais Lee Kun-hee risque la prison à perpétuité pour les deux accusations dont il fait l'objet. Le PDG restera en liberté provisoire jusqu'au procès, la justice sud-coréenne estimant qu'une mise en détention immédiate ne pourrait qu'avoir un impact négatif sur l'économie du pays. Cette clémence n'est toutefois pas anodine. La justice sud-coréenne est réputée pour faire preuves d'indulgence vis à vis des « chaebols », ces grands conglomérats familiaux qui dominent le marché. Samsung génère 20% des exportations de la Corée du Sud, ce qui devrait jouer en la faveur de son PDG, d'après les analystes. En février 2007, le patron du constructeur automobile Hyundai avait été condamné à trois ans de prison pour des raisons similaires. Sept mois plus tard, sa peine était réduite en appel à un sursis.