Ce montant de 2 milliards devra « favoriser un investissement mutualisé entre les acteurs ». C'est exactement ce que proposent de faire SFR et Iliad dans la zone moyennement dense : mutualiser l'infrastructure pour accélérer le déploiement des réseaux. Une offre jusqu'à présent rejetée par France Télécom qui est le seul opérateur à disposer des infrastructures nécessaires même si elles sont certes ouvertes aux concurrents. Ce fonds va aussi aider le financement des collectivités locales qui souhaitent investir dans les réseaux à très haut débit. Le Parlement vient d'ailleurs de voter la loi sur l'aménagement du numérique qui crée un fonds de péréquation, dont le financement pourrait venir du grand emprunt. Le volet numérique du grand emprunt prévoit aussi la mise en service d'un satellite permettant de couvrir en très haut débit 750 000 foyers en zone rurale. Ou est la cohérence ? Si cet ensemble de mesures propose une réelle incitation à l'investissement dans le très haut débit, il reste toutefois au gouvernement à donner une cohérence à l'ensemble de sa politique. En attendant que l'ensemble de ces réseaux soient opérationnels, de nombreux acteurs déplorent la faiblesse du réseau DSL, qui ne permet pas d'offrir les services et les contenus comme le triple play déjà disponibles dans les zones denses. L'Arcep a lancé une consultation sur la problématique de la montée en débit, qui permettrait d'améliorer significativement la situation. Mais il faudra investir. Et il ne faudrait pas que la nouvelle priorité accordée au très haut débit ne vienne détourner les moyens disponibles pour le haut débit, qui pour tous les spécialistes, constitue une étape nécessaire avant de passer au très haut débit.