Cinq mois après le changement de statut de l'Esigetel (école supérieure d'ingénieurs en informatique et génie des télécommunications), les inquiétudes sur un éventuel désengagement de la CCI (Chambre de commerce et d'industrie) de Melu, qui avait créé l'école en 1986, semblent apaisées. L'Esigetel, le diplôme est habilité par la commission des titres d'ingénieur, est devenue une association le 17 juin dernier. Cette subtilité lui permet d'accueillir des entreprises dans son CA, de bénéficier de subventions des pouvoirs publics et de définir une nouvelle stratégie dans le domaine de la professionnalisation. Sans que cela ne remette en cause l'engagement de la CCI à son égard, indique Jean-Pierre Hubert, vice-président de la CCI 77 : « Au contraire, le statut associatif va permettre d'ajouter de nouveaux soutiens, de rechercher de nouveaux appuis et non de diminuer le nôtre ». Directeur de la formation de la CCI 77, Thierry Stelmaszyk complète : « La stratégie qui a été définie est d'élargir le cercle des partenaires institutionnels naturels de l'école comme le Conseil Général et le Conseil Régional, se rapprocher d'autres écoles, mais surtout conclure des partenariats avec les entreprises en les impliquant davantage dans le choix des grandes orientations. Bien entendu, la CCI continuera à jouer son rôle en soutenant le développement de l'Esigetel par le biais d'une subvention annuelle ».

Un double renforcement des partenariats « entreprises » d'une part et académiques d'autre part


Des rencontres entre entreprises, élèves ingénieurs et enseignants vont se renforcer en vue, selon Nacef Berkoukchi, directeur de l'Esigetel, de proposer « une formation pragmatique qui répond aux plus hautes exigences de l'entreprise ». Et bien sûr de former des ingénieurs opérationnels. Ce renforcement sera également fait sur le plan académique. Déjà membre du Polytechnicum de Marne-la-Vallée, l'Esigetel est aussi partenaire de plusieurs universités et instituts de recherche : participation au projet Telepat (RNTS sur la télé-surveillance à domicile des personnes âgées en vue de détecter des situations de détresse) ou collaboration avec le Crestic de Reims sur deux thèses dans le domaine de la télé-vigilance médicale et dans celui de la biométrie multimodale. Nacef Berkoukchi veut aller plus loin encore « dans le domaine de la recherche par la valorisation du laboratoire IDTR (informatique distribuée et temps réel) et dans le renforcement des partenariats académiques avec l'international. Nous allons aussi développer des programmes de masters spécialisés avec d'autres établissements français ou étrangers pour élargir l'offre de l'Esigetel en vue, par exemple, d'un double diplôme. » Sans nul doute, ce changement de stratégie est destiné à marquer des points dans un marché saturé où pour survivre, les écoles d'ingénieurs devront faire preuve d'innovation pour répondre aux critères de professionnalisation exigés par les pouvoirs publics et les entreprises.