Lundi dernier, un salarié de France Télécom a mis fin à ses jours, en se jetant d'un pont autoroutier. Cet employé de Haute-Savoie avait été contraint de quitter son poste dans une agence de services aux entreprises pour un centre d'appel. Après ce 24e suicide en 18 mois dans l'entreprise, les événements se sont emballés chez France Télécom, montré du doigt pour sa politique sociale. Le PDG Didier Lombard, qui s'est fait hué sur les lieux du drame où il s'était rendu lundi, a décidé de suspendre le plan de mobilité interne (changement de poste obligatoire tous les trois ans pour les cadres). Le lendemain, mardi, il a été auditionné par la commission des Affaires Sociales du Sénat, après quoi plusieurs députés PC et PS ont appelé à sa démission. Aujourd'hui, mercredi, le porte-parole du gouvernement et ministre de l'Education Nationale, Luc Chatel s'est cependant refusé à le mettre directement en cause. "C'est une entreprise en mutation, a-t-il estimé, ses métiers ont changé, il y a un aspect humain qui doit être pris en compte, qui est pris en compte par la direction. [...]Sur ce sujet, il faut être très attentif à la situation humaine dans l'entreprise. Le gouvernement a pris également toute la conscience des difficultés qui peuvent être rencontrées" Mais des voix se font de plus en plus entendre par ailleurs contre Louis-Pierre Wenes, directeur général adjoint, à l'origine des nouvelles méthodes de management mise en oeuvre chez l'opérateur depuis 5 ans. Interrogé par nos confrères d'Europe 1, Patrick Ackermann, du syndicat Sud-PTT le décrit comme un « cost-killer, qui a institué le management par la terreur. » Face à la situation, les syndicats FO et CFE-CGC ont par ailleurs décidé de porter plainte contre X pour mise en danger de salariés au travail. FO et la CFTC ont par aussi appelé dans un courrier à une « journée d'action unitaire, le 6 octobre prochain, jour de la réunion plénière de la négociation stress ». Plusieurs débrayages étaient déjà prévus à Bordeaux, Lyon ou Annecy.