« Nous avons constaté que les internautes ne supportent pas de rester sans réponse à une offre publiée sur un site d'emploi. Ils redoutent aussi de répondre plusieurs fois à la même annonce et les plus expérimentés craignent l'absence d'anonymat. Rien de plus désagréable en effet, lorsqu'on est en poste et qu'on cherche ailleurs, d'apprendre que tout le monde est au courant ! » Michel Doric n'est pas sociologue mais il est à la tête de DGME Finances, société financière d'investissement capital risque, jusqu'alors positionnée chez les éditeurs de logiciels. Il y a trois mois, évolution de stratégie : DGME Finances fait l'acquisition de Contact-emploi, site d'emploi généraliste et orienté PME, quelques mois après l'annonce de la fusion géante Cadremploi/Keljob/Explorimmo et la reprise de E-recrut et RecruLex par Lesjeudis. Les deux entreprises sont en concurrence entre elles et avec un troisième acteur d'envergure internationale, Monster. Mais pourquoi les financiers s'intéressent-ils de plus en plus aux sites d'emploi ? « Le marché est encore très atomisé, répond Michel Doric, qui a pris la présidence du pôle emploi de DGME Finances et qui a également fait l'acquisition du site pharmaservice. Les analystes de Contact-emploi sont persuadés du retournement de l'emploi. Ces dernières années, il y avait davantage de candidats que de postes. La tendance va s'inverser. Et pour que ces sites remplissent leur rôle et que les candidats continuent à les fréquenter, il faut mettre en place des règles éthiques, refuser par exemple la multidiffusion et intensifier les annonces exclusives ». DGME Finance annonce que Contact-emploi a multiplié par 3,5 son audience depuis trois mois. En tentant de bousculer la hiérarchie par la carte de l'éthique pour séduire les professionnels, ce site entrera-t-il dans le tiercé gagnant des sites d'emplois reconnus ?