C'est dans un article publié récemment que Kamill Panitzek et ses collègues de l'Université technique de Darmstadt, en Allemagne, ont décrit la façon dont les routeurs WiFi domestiques pourraient être reliés les uns aux autres pour former un gigantesque réseau informel à l'usage des services d'incendie, de police et d'ambulance en cas de situation critique. Kamill Panitzek et son équipe ont ainsi testé le concept dans le centre de Darmstadt en sondant le nombre, la force des signaux mais aussi les emplacements des routeurs en utilisant une version sophistiquée de wardriving (recherche des points d'accès) afin de déterminer leurs coordonnées avec un degré de précision suffisant pour permettre l'élaboration d'un maillage hypothétique.

Des routeurs pas encore suffisamment équipés


Sur la base des résultats, l'équipe a calculé qu'un réseau mesh souple et suffisamment dense ne serait envisageable que si une distance d'environ 30 mètres entre les noeuds était respectée. L'un des problèmes majeurs rencontré par l'équipe a toutefois été le nombre de routeurs domestiques ne permettant pas une utilisation parallèle par les autorités. Si sur les routeurs les plus récents, un tel système ne pose aucun problème à mettre en place grâce à la création de réseaux sécurisé open "guest" en parallèle, sur les modèles les plus anciens, la tâche s'avère plus compliquée.

"Nous avons constaté que la communication grâce à un maillage réseau dont les espacements entre routeurs sont de 30 mètres environs peut être facilement envisageable en zone urbaine. Ces réseaux peuvent même passer outre des défaillance aux niveau de certains noeuds", a déclaré l'équipe. Mais les chercheurs ont admis que le principal problème était ailleurs que dans la densité de routeurs disponibles au sein d'une localité. En effet, la question la plus embêtante concerne la motivation des particuliers à mettre à disposition leurs routeurs ... La solution serait donc peut être pour les fabricants de routeurs d'introduire un mode d'urgence dans leurs produits qui soit entièrement sécurisé. Mais sans législation, cette hypothèse semble aujourd'hui peu probable.