Cisco fabrique des serveurs. Cette fois, la rumeur est devenue annonce. Mais quelques détails techniques s'imposent. Pour commencer, plutôt que de serveurs, il s'agit en quelque sorte de datacenters prêts à l'emploi en châssis, modulaires et évolutifs. La popularité de la virtualisation et celle de sa petite soeur, la consolidation, ont inspiré Cisco. Son infrastructure s'appuie sur l'utilisation combinée de serveurs physiques et virtuels et sur l'idée d'une augmentation de la capacité de traitement au fur et à mesure de l'évolution des besoins de l'entreprise. L'UCS (Unified Computing system) se compose de quarante châssis maximum dans chacun desquels se logent jusqu'à huit serveurs. Un calcul rapide conduit donc à une limite haute de 320 machines par configuration. Ces serveurs B-Series « made in Cisco » sont des machines banalisées articulées autour du quadri-Xeon d'Intel, le Nehalem. La puce devrait d'ailleurs être officiellement disponible à la fin du mois de mars. A cette occasion, le voile sera levé sur une technologie développée par Intel avec l'aide de Cisco et qui devrait permettre d'étendre la mémoire disponible dans des limites jamais atteintes. Des limites qui seront aussi précisées à l'occasion de l'annonce de la disponibilité du Nehalem. Cet outil d'extension de la mémoire est indispensable à l'UCS, comme le précise Eric Debray, responsable datacenter pour Cisco France. « Cette capacité est importante pour trois raisons. Elle permet de gérer davantage de machines virtuelles, de traiter des fichiers plus gros et d'utiliser des types de mémoire moins chers si besoin. » Le réseau et le stockage accessibles au travers d'un 'Network Fabric' Les châssis d'un UCS intègrent donc uniquement des serveurs et sont débarrassés des encombrants câblages et commutateurs réseaux. Pour ce faire, Cisco exploite son 'Network Fabric', module de deux commutateurs FCoE (Fibre Channel over Ethernet) de la famille Nexus. C'est au travers de ce module que chaque serveur se connecte aussi bien au réseau qu'au système de stockage. Chaque noeud intègre en effet deux cartes de connexion identiques pour la redondance, mais surtout des cartes capables de traiter à la fois des trames Fibre Channel et Ethernet. L'UCS est destiné à des environnements virtualisés. VMware est un des partenaires principaux de Cisco sur le sujet, mais le constructeur ne néglige pas Microsoft et son Hyper-V. C'est avec le premier néanmoins qu'il a mis au point un commutateur logiciel capable de mixer serveurs physiques et virtuels. « Le réseau est partie intégrante du processus, rappelle Eric Debray, même quand on souhaite migrer des machines virtuelles d'un serveur physique vers un autre, par exemple. » Enfin, Cisco installe aussi dans son UCS son outil d'administration unique de l'ensemble du système, UCS Manager. Il prédéfinit des profils de service pour certains types d'applications qui définissent les ressources d'infrastructure dont ces dernières ont besoin. Ces profils peuvent être réaffectés à volonté d'un serveur à l'autre pour une répartition de charge optimisée. Une offre disponible au deuxième trimestre L'offre sera disponible au deuxième trimestre 2009, sans plus de précision pour l'instant. Sa commercialisation passera par les partenaires du constructeur soumis à la certification ATP (Advanced technology partner). « Cela sera forcément plutôt réservé à des acteurs ayant des compétences à la fois dans le réseau et les serveurs, insiste Eric Debray. Mais Cisco va faire un gros investissement pour les accompagner. Sur le datacenter, nous avons aussi des équipes de vente traditionnelles qui, en plus des compétences réseau ou serveur, ont des compétences sur les applications, les ERP par exemple, le câblage, la consommation électrique, etc. Aujourd'hui, le marché du datacenter représente 85 Md$ et Cisco n'en a que 9% à travers les technologies réseau. Avec notre nouvelle offre, ce marché pourrait représenter jusqu'à 20 Md$ supplémentaires pour nous. »