Lumina Networks, une start-up issue de l'achat et de la scission de Brocade en 2017, a annoncé la fin de son activité. Comme l’a déclaré l’entreprise, les reports des déploiements, pour une part à cause du Covid-19, l'ont privée de liquidités. Les 14 millions de dollars en capital-risque, dont des investissements d'AT&T et de Verizon, levés par la start-up n’auront pas suffi à la tirer d’affaire. Lumina Networks proposait un contrôleur SDN appelé Lumina SDN Controller basé sur l'open source, déclinaison du contrôleur Brocade SDN Controller alimenté par la technologie OpenDaylight. La réputation du contrôleur SDN de Lumina tient au fait qu’il pouvait gérer à la fois le physique et le virtuel à partir de la même plateforme.

Selon la start-up, le contrôleur OpenDaylight SDN se compose de trois parties : une couche d'abstraction de service centralisée Service Abstraction qui normalise tous les échanges de données via YANG ; une sélection d'interfaces de contrôle « orientées sud » qui se connectent aux commutateurs et aux routeurs courants en utilisant des protocoles comme NETCONF, OpenFlow, BGP/PCEP et OVSDB ; et une API « orientée nord » destinée à supporter les applications utilisant RESTCONF. Cette architecture permet au contrôleur d'activer une mise en réseau définie par logiciel, en extrayant et en normalisant l'interface avec divers dispositifs de réseau et en fournissant une télémétrie pour l'automatisation en boucle fermée.

Chiffre d'affaires en berne 

L’entreprise semblait un peu amère lors de l’annonce de sa fermeture, bien qu'il soit difficile de les blâmer. « En pratique, les revenus ont continué à être versés aux fournisseurs propriétaires. Le passage à l'open source s’est fait à un rythme insuffisant pour nous permettre de développer notre activité, malgré les engagements pris par beaucoup de gens à faire le contraire. Nous avons aussi constaté que la pandémie de Covid-19 avait réorienté les fonds des projets d'automatisation vers la construction d'infrastructures brutes, ce qui a encore retardé l'adoption », peut-on lire dans le communiqué de la start-up. « La vente de Lumina à un fournisseur propriétaire, naturellement hostile à notre mission, s'est avéré une tâche impossible. C'est pourquoi nous devons fermer notre entreprise », conclut le communiqué. Une partie du travail effectué sur le contrôleur sera disponible en open source via le projet OpenDaylight.