Mandriva pourrait faire son retour sur les Classmate d'Intel commandés par le Nigéria - les PC destinés aux écoles des pays émergents - après avoir été évincé par Windows XP. En août, l'éditeur français Mandriva était choisi pour équiper de sa distribution Linux 17 000 Classmate en partance pour le Nigéria. Mais, la semaine dernière, l'Etat africain surprenait Mandriva en annonçant que les machines seraient finalement livrées avec une version de Windows XP. De quoi irriter François Bancilhon, le patron de l'éditeur. Dans une lettre ouverte adressée le 31 octobre à Steve Ballmer, il écrivait ainsi : « Je suis impressionné, Steve ! Qu'avez-vous fait à ces personnes pour les faire changer d'avis ? C'est clair pour moi, et ça le sera pour tous. Comment appelez-vous ce que vous venez de faire ? Il y a plusieurs noms pour cela, je suis sûr que vous les connaissez bien. » Aujourd'hui, nouveau coup de théâtre. Il semble en effet que le Nigéria ait à nouveau fait machine arrière : Mandriva équipera bien les Classmate, du moins une partie d'entre eux. « Nous continuons avec cette plateforme », confirme ainsi un représentant de l'USPF (Universal service provision fund), l'instance nigériane chargée d'organiser la mise en place du projet consistant à distribuer les portables dans les écoles. Du côté de Mandriva, après la douche froide reçue fin octobre, l'heure n'est pas à l'euphorie. « On essaie encore de comprendre ce qui se passe là-bas, explique François Bancilhon au Mondeinformatique.fr. Une partie des Classmate pourrait en effet rester chez Mandriva. » Loin de crier victoire, le patron de l'éditeur préfère mettre l'accent sur les raisons de ce revirement : « Dans l'équipe nigériane, il y a toujours eu des fans du Libre. Ils pensent que c'est une bonne solution pour leur pays et se battent pour que le choix soit celui du Libre. » De fait, précise François Bancilhon, il existe plusieurs sources de financement gouvernementaux pour le programme Classmate au Nigeria. « Plusieurs personnes ont donc voix au chapitre, dont certaines ont un penchant pour le logiciel libre. » Au-delà du marché nigérian, Mandriva devrait être installé sur les Classmate destinés à un certain nombre d'autres pays. Mais, soucieux de ne pas revivre les mésaventures l'ayant opposé à Microsoft, François Bancilhon préfère rester discret sur ces futures destinations. « Il se passe des choses dans plusieurs autres endroits, confirme-t-il simplement. Notamment dans un grand pays d'Asie et plusieurs autres pays d'Afrique. »