Sur le thème « mieux financer la formation Microsoft », les entreprises étaient invitées ce vendredi par l'éditeur, afin de découvrir les avancées en matière de formations (et de leur financement). L'Unedic et le Fafiec étaient également présents pour convaincre un public dubitatif et parfois perdu dans le dédale des formations, des avantages à explorer un système en pleine refonte, plutôt que de s'en tenir au débauchage des professionnels compétents. La reprise de l'emploi peut présenter un côté pervers, en particulier dans le monde informatique où les technologies peuvent vite devenir obsolètes :les spécialistes s'arrachent provoquant une inflation parfois démesurée des salaires, tandis que d'autres informaticiens sont toujours en recherche d'emploi. Pierre François de la société Vascoo a ouvert le séminaire par les conclusions d'une étude qu'il a menée : « On compte en France 720 000 informaticiens dont 220 000 sont en infrastructure. 40 000 postes ont été pourvus en 2005 dont 10 000 créations nettes. Rappelons qu'il y avait 15 000 demandeurs d'emplois en catégorie 1 en 2000, 48 000 en 2003 et 28 000 aujourd'hui. Si le chiffre de 15 000 semble incompressible, on peut supposer que 13 000 informaticiens au chômage devraient être aujourd'hui en poste ». Seul levier efficace d'embauche : la formation En excluant les pratiques de débauchage, la réponse au chômage dans l'informatique repose donc aujourd'hui sur la formation. Microsoft s'est beaucoup impliqué dans cette démarche, notamment avec Université.Net. L'avancée devrait toutefois également profiter aux formations concurrentes recherchées, comme J2EE. L'idée est de répartir les informaticiens en 3 cercles : dans le premier, les spécialistes d'une technologie, généralement en poste. Dans le second, ceux qui pourraient être formés en 4 à 6 semaines pour être opérationnels. Dans le troisième enfin, des informaticiens qui pourraient suivre une formation de 3 ou 4 mois. « Nous voulons financer des formations qui aboutissent à l'emploi, on ne fonctionne plus sans les entreprises. Avoir des gens compétents au chômage est inadmissible », a martelé Marc Carmignac de l'Unedic, qui est revenu sur le cadre de la convention du 18 janvier 2006 (relative à la convention de reclassement personnalisé, CRP), signée entre les partenaires sociaux. Résultat : les entreprises ouvrent des postes et confient les recrutements à l'ANPE, qui se charge de sélectionner les candidats (qui appartiennent au cercle 2 ou 3). Ils seront formés en un mois ou plus, dans les centres de formations partenaires et pourront être ensuite embauchés par les sociétés qui les recherchent. L'Unedic aide au financement, et le Fafiec guide et conseille des entreprises dans la recherche de financements. Reste une variable de taille : les entreprises en recherche de compétences informatiques précises adhéreront-elles, et dans quelle proportion, aux propositions que viennent de formuler l'Etat, les partenaires sociaux et la branche ?