Microsoft n'a pas dit son dernier mot dans l'interminable feuilleton pour le rachat de Yahoo. Alors que le moteur de recherche s'était acharné à faire la sourde oreille quand le géant de Redmond proposait 44 Md$ pour son rachat - ce qui avait abouti au retrait de cette offre le 3 mai - le groupe présidé par Steve Ballmer pourrait reprendre l'initiative et relancer des négociations. C'est ce que Microsoft a indiqué hier, 18 mai, précisant qu'il « envisageait une alternative qui ne porterait pas sur l'acquisition de la totalité de Yahoo ». A la place, l'éditeur explique qu'il cherche d'autres pistes pour développer ses activités online et ses revenus issus de la publicité. Après le retrait de l'offre de Microsoft, les dirigeants du groupe étaient pourtant successivement montés à la tribune pour exprimer leur volonté de tourner la page. Le message était clair : Yahoo ayant laissé passer cette chance, il n'y aurait pas d'autre main tendue. Bill Gates lui-même s'était fendu d'une déclaration, estimant que Microsoft allait désormais se concentrer sur sa stratégie d'indépendance. Puis vint le grain de sable Icahn Les regards s'étaient alors tournés vers le richissime Carl Icahn. Celui-ci, amer après le rejet de l'offre de Redmond par le conseil d'administration de Yahoo, menaçait en effet de lancer une bataille de mandats (proxy fight) afin de remplacer une partie des administrateurs du moteur de recherche. Réponse de Yahoo : cette initiative isolée est dénuée de fondement et « reflète une importante incompréhension des faits entourant la proposition de Microsoft et de la rapidité avec laquelle notre conseil a évalué l'offre et y a répondu ». Les discussions qui viennent de reprendre entre Yahoo et Microsoft pourraient être une des conséquences de l'initiative de Carl Icahn. Les dirigeants du géant du Web pourraient ainsi désirer éviter d'offrir le navrant spectacle d'un proxy fight lors de l'assemblée générale qui se tiendra le 3 juin. Elles illustrent également l'importance cruciale pour Microsoft de s'allier avec un acteur de poids dans le domaine de la publicité en ligne pour constituer une véritable alternative à Google. Même si l'éditeur semble résigné à ne pas acquérir totalement Yahoo, il pourrait lui proposer un accord de coopération visant à la mise en ligne de publicités dans ses pages de recherche.