La fin de la migration vers les moyens de paiement SEPA approche pour les entreprises françaises, quelle que soit leur taille. A partir du 1er février 2014, elles devront effectuer leurs virements et prélèvements locaux et transfrontaliers dans ce format, destiné à harmoniser les paiements dématérialisés sur l'espace économique européen (*). Une étude, menée cet été par l'éditeur de logiciels Sage sur ses clients et prospects en Europe, montre des grandes entreprises françaises bien informées sur les échéances de SEPA (à 92%) mais pas encore toutes prêtes à y passer (58% disaient l'être et 50% avaient déjà mis à jour leurs logiciels avec les coordonnées bancaires converties en BIC-IBAN).

Du côté des PME européennes, elles étaient 75% à se sentir prêtes pour ce passage. Néanmoins, les derniers chiffres de la BCE publiés en octobre montrent que l'on est toujours loin du compte (**). Quoi qu'il en soit, les projets de migration diffèrent en fonction de la taille de l'entreprise, rappelait ce matin Norbert Jamet, responsable marketing produit Sage 100, lors d'un point presse. Pour les plus petites, il s'agit essentiellement d'un projet de mise en conformité réglementaire. « Elles veulent une solution simple à déployer pour continuer à échanger avec leurs banques de manière fluide ». En outre, elles ne gèrent pas tant de dématérialisations à l'international.

Une quarantaine de jours pour se mettre en conformité

Les moyennes et grandes entreprises en revanche, pour qui pèsent les risques opérationnels que provoqueraient des rejets de paiement, s'engagent également dans des chantiers d'optimisation et de rationalisation d'un certain nombre de flux. Les plus grandes mettent en place des centres de paiement et d'encaissement. Mais dans les trois cas, il ne reste qu'une quarantaine de jours pour se mettre en conformité légale avant tout, a souligné José Teixeira, responsable produit senior au sein de la division mid market Europe de Sage.

Pour accompagner dans cette migration les clients PME de sa ligne Sage 100, la filiale française de l'éditeur vient de livrer la mise à jour 7.70 de son logiciel Moyens de Paiement EBICS i7. Cette solution est également proposée pour Sage 30 Génération i7. Elle apporte des fonctionnalités complémentaires pour la gestion  des mandats SEPA, nouveau pré-requis pour la gestion des prélèvements : historisation des éléments constitutifs des mandats et des modifications effectuées, nouveaux contrôles, gestion des multi-mandats, stockage au format PDF dans la fiche client. Sage propose aussi aux PME une assistance à distance pour le paramétrage et la bascule vers les formats SEPA

Pour les grandes entreprises et les ETI (entreprises de taille intermédiaire), Sage aligne quatre offres : Business Exchange, FRP Treasury Universe, Sage 1000 Flux financiers et la solution cloud Online Banking V2. Cette dernière permet de communiquer avec les différentes banques et de suivre les transferts, le statut des paiements et la gestion des relevés. Elle intègre maintenant la gestion des mandats SEPA et la conversion des flux. L'intérêt d'Online Banking, offre prépackagée uniquement disponible en ligne, est d'être déployée rapidement, en moins d'une semaine. José Teixeira cite l'exemple d'un client ayant moins de 1 000 mandats à gérer, 2 banques et une seule entité, qui a réalisé un démarrage en quelques jours. Sage signale par ailleurs avoir, dans le sillage de ces mises en oeuvre, une forte demande sur les fonctions de signature électronique.

(*) Certains pays, comme le Portugal, bénéficiant de reports, l'harmonisation totale se fera en 2016. La France n'est à ce jour pas concernée par ces reports. SEPA (Single Euro Payments Area)

(**) Le 2ème rapport de migration SEPA de la Banque centrale européenne montre que 56,26% des virements sont effectués au format SEPA et 6,84% des prélèvements (autour de 4% pour la France). Les clients PME de Sage sont arrivés à 46% sur les virements et à 12% sur les prélèvements. « En septembre, nous n'étions qu'à 3% sur les prélèvements, il y a eu une accélération », indiquait l'éditeur ce matin. Mais l'administration considère que le taux de bascule des experts comptables est encore trop bas.