Deux ans après l'adoption de la loi Can-Spam, censée barrer les flots de pourriels, les internautes américains voient leurs boites de réception de moins en moins encombrées de courriels non sollicités. L'efficacité de la loi est cependant remise en question. Le rapport présenté par la Federal Trade Commission, basé sur une étude de l'éditeur MX Logic, met en lumière un tarissement - certes léger - de la quantité de spams reçus par les internautes américain. Si les pourriels représentent toujours la grande majorité des emails circulant quotidiennement, leur proportion tend à se réduire : ils constituaient 67 % des courriers électroniques reçus au cours des huit premiers mois de 2005, soit 9 % de moins que sur la même période de l'année précédente. "Nous ne disons pas que le problème du spam est résolu, tempère Lydia Parnes, en charge de la protection des consommateurs au sein de la FTC. Ce que nous expliquons, c'est que nous réalisons des progrès". La FTC relativise cependant le rôle joué par la loi Can-Spam (Controlling the Assault of Non-Solicited Pornography and Marketing). Si le texte se veut une arme destinée à endiguer le spam, en définissant par exemple une série de mesures censées encadrer l'expédition des pourriels, la commission estime que l'essentiel des avancées est à mettre à l'actif des technologies de filtrage dont se sont entourés de nombreux internautes. "La Can-Spam a été largement inefficace, précise Ray Everett-church, représentant de la Coalition Against unsolicited Commercial Email. Une efficacité qui était prévisible car plutôt que de rendre hors-la-loi le fait de spammer, la loi a créé des règles permettant aux expéditeurs de déverser leurs spams d'une façon légale".