Pierre Kosciusko-Morizet est une figure connue du monde Internet et ses liens de parenté avec la secrétaire d'Etat ont immédiatement été rappelés. Interrogée ce matin sur France-Inter, Nathalie Kosciusko-Morizet a balayé le risque d'un conflit d'intérêt : « Nous avons une culture Internet commune qui nous a amenés à nous intéresser aux mêmes sujets, mais de manière complètement différente, a-t-elle répondu au journaliste Nicolas Demorand. C'est comme si vous me disiez : vous ne pouvez pas devenir ministre des PME parce que vous avez des PME dans votre famille. » Pierre Kosciusko-Morizet est également président de l'Acsel, association de l'économie numérique et vice-président de l'IE-Club, qui s'est donné pour mission de rapprocher les PME high-tech des autres acteurs de l'innovation. La passation de pouvoirs a eu lieu hier soir, jeudi 15 janvier, à 17 heures, à l'hôtel de Broglie, entre Nathalie Kosciusko-Morizet et Eric Besson. Ce dernier a reconnu que son plan, France numérique 2012, ne constituait qu'une étape et que tout restait à faire : « la fibre optique, la télévision numérique terrestre, l'utilisation généralisée d'Internet. Ce ne sont que des bases, des principes ». S'appuyer sur le numérique pour créer de l'emploi La secrétaire d'Etat a pris ses fonctions en rappelant d'emblée qu'elle avait fait « beaucoup de prospective depuis 10 ans, en particulier dans l'écologie » alors que ce n'était pas un thème privilégié dans sa famille politique. Sur l'économie numérique, elle a rappelé qu'elle appartenait à la culture Internet : « j'ai beaucoup cherché à développer cela dans mes activités ; je sais tous les espoirs que cela porte pour les territoires, sur les plans culturel, personnel, économique... ». Interrogée sur les projets, elle a indiqué vouloir s'appuyer sur le numérique pour créer de l'emploi. Ce matin, sur France-Inter, elle n'a pas souhaité commenter « à chaud » l'amendement voté par le Sénat sur l'assujettissement des possesseurs d'ordinateurs à la redevance audiovisuelle. « J'aime faire les choses de manière très sérieuse. Sur l'écologie, j'ai tout étudié à fond avant de mettre en place les projets du Grenelle de l'environnement. Donc, je ne vais pas réagir, nommée hier, sur un événement de cette nuit ». Enfin, questionnée sur la nécessité de montrer plus de fermeté sur la question du téléchargement illégal, Nathalie Kosciusko-Morizet a rappelé que le projet en discussion allait à la fois dans le sens de la fermeté et de la lisibilité. « Ce qu'il y a de formidable dans l'outil numérique et dans Internet, c'est qu'il y a beaucoup plus de convivialité, c'est beaucoup plus participatif, de nouvelles communautés émergent mais, en même temps, l'outil peut nous couper de certaines réalités. C'est l'un des problèmes du téléchargement illégal : c'est indolore, il y a le sentiment que cela ne fait pas de mal. Il faut réussir à faire passer aussi le message, quitte à trouver de nouveaux vecteurs, des incitations, que, si, (...) ça déstructure, ça déconstruit, ça appauvrit et donc, finalement, cela peut tuer la création. »