Eric Bachard, l'un des coordinateurs du projet de portage d'OpenOffice sur Mac, s'exprimant à l'occasion d'OooCon 2006, est clair: le projet est plombé par des contingences de ressources et de matériels. Ce professeur en physique appliquée de l'université de Belfort explique que seulement 10 à 20 personnes s'occupent de ce portage toutes compétences confondues, tant développeurs, architectes que testeurs. Pour rappel, le portage Mac doit permettre d'utiliser OpenOffice en natif dans l'interface MacOS X Aqua, sans avoir à installer au préalable X11, moteur d'affichage d'application UNIX. Le projet semblait pourtant avoir pris son envol, lorsque Pierre de Fillipi débuta les travaux à l'occasion de la dernière édition de Google Summer of Code. "Un lourd développement, toutefois dans son évolution au profit de l'élaboration d'une documentation", commente l'un des développeurs du projet. Aujourd'hui, le portage Mac progresse péniblement, et son avancement ne doit son salut qu'au recrutement de nombreux développeurs. "Les développeurs ayant de bonnes connaissances Carbon [une des deux API pour développer des applications pour MacOS X, la seconde étant Cocoa, ndlr] sont les bienvenus", martelait Eric Bachard, tout au long de la conférence. Un grand succès implique de grands travaux Ces carences toucheraient également la communauté d'OpenOffice dans son ensemble. Si Louis Suarez-Potts, Community Manager d'OpenOffice, vante avec optimisme l'évolution fulgurante de la suite bureautique (téléchargement du code, succès marketing et de distribution), il souligne également qu'il reste de nombreux efforts à fournir quant aux relations avec la communauté. "Nous devons travailler plus directement avec les développeurs, avec, à l'esprit, la volonté de rendre plus transparents et plus fiables les processus qui encadrent OpenOffice". Il faut dire que les travaux à venir sont énormes : nouvelle architecture pour une prochaine version, nouvelles fonctionnalités, amélioration de la gestion des mises à jour, ouverture aux cliparts et gabarits (templates). "Nous n'avons pas encore atteint notre paroxysme, et nous ne pouvons pas en rester là", renchérit-il. Sa solution pour remotiver ses troupes? "Créer des réseaux régionaux de développeurs en charge de l'évolution du c?ur, et les placer sous la responsabilité des entreprises suffisamment étendues". Un défi, si l'on en croit les objectifs: "Si Firefox est une tempête, alors OpenOffice sera un ouragan".