Alors que les cabinets Gartner et IDC prévoient que 90 à 95 % des applications seront de type cloud native (kubernetes, containers et microservices) à horizon 2025, il est légitime de se demander si cette tendance ira de pair avec un accroissement exponentiel des coûts projets. D'après un livre blanc d'Outsystems sur le sujet, cela ne sera pas nécessairement le cas. « Les coûts d'embauche d'une équipe d'experts en développement cloud native, de la construction de l'environnement et de sa mise à l'échelle dépendent de nombreuses variables », prévient toutefois le fournisseur. « Il s'agit notamment de la taille de l'entreprise, des compétences internes, du pays où l'équipe est embauchée, le modèle opérationnel actuel des équipes et du portefeuille d'applications en cours de modernisation ».

L'exercice d'évaluation du coût complet d'un développement cloud native n'est pas simple, mais le fournisseur a tenté l'exercice en se basant sur les budgets consacrés en la matière par ses clients... et en créant un exemple fictif mais crédible d'entreprise, baptisée Atom. Pesant 3 Md$ de chiffre d'affaires et consacrant 190 M$ pour son budget informatique, ce « groupe » compte 10 000 employés dans le monde. Sa particularité ? Ne pas avoir encore embrasser les méthodes agiles et ne pas disposer dans ses équipes d'expertises en technologies cloud native. Un point commun avec de nombreuses entreprises.

Des coûts maitrisés sans dérapage de calendrier

Avant qu'Atom puisse commencer à créer ses applications cloud native, la société à dû concevoir, construire et déployer une infrastructure de développement sous-jacente sur laquelle les applications sont créées, testées, déployées, gérées et surveillées. Pour cette étape comprenant le recrutement et l'intégration, la création et la configuration, ainsi que la maintenance et la mise à l'échelle pour l'infrastructure, Outsystems estime que 2,7 M$ ont été nécessaires. Une somme répartie entre l'embauche de nouvelles équipes (663 000 $), la conception et la configuration de l'environnement d'infrastructure (1,2 M$), ainsi que sa maintenance et sa mise à l'échelle (870 000 $). 

Concernant la phase de développement applicative cloud native à proprement parler, un total de 2,9 M$ est consacré, réparti entre la formation et l'adaptation des compétences des développeurs existants (340 000$) et une période de 12 mois de dev (2,6 M$). Toutes étapes confondues, l'addition de ce projet d'une durée de 18 mois atteint 5,6 M$. « Les coûts décrits dans ce rapport reflètent un calendrier respecté qui se passe bien », note toutefois Outsystems. « Si des problèmes surviennent en raison de retards, de l'attrition des développeurs ou d'un manque d'expertise cloud native, les coûts peuvent augmenter rapidement ». Sur ce point, un projet de développement cloud native n'a finalement rien à envier aux projets IT plus traditionnels.