Sept ans très exactement après l'explosion de la bulle Internet, le magazine américain Computerworld (Groupe IDG) a interrogé un certain nombre de spécialistes pour savoir si un scénario semblable pouvait se renouveler aujourd'hui. Tous sont unanimes: aucun plan catastrophe n'est à prévoir malgré la nouvelle ruée sur les start-ups déclenchée par la révolution Web 2.0. Si les experts constatent bien une certaine effervescence, ils pointent surtout des différences. Le montant des investissements est beaucoup plus faible que dans les années 90 et les entreprises, qui bénéficient de levée de fonds, ont plus qu'un « business plan Power Point », estime Andrew Mac Afee, professeur associé de l'université d'Harvard. « S'ils n'ont quelquefois pas de revenus, du moins ont-ils un produit et des clients », insiste ce dernier. Quant à Gina Bianchini, co-fondatrice et CEO de la société californienne Ning (qui développe des outils de création de sites communautaires), elle estime que le coût du passage au Web 2.0 est sans commune mesure avec les droits d'entrée d'hier. « Ce n'est pas la même chose pour une société de gaspiller éventuellement 30 $ par mois pour un nouveau produit que d'en brûler 50 millions ». David Kirsch, assistant à l'université de Maryland, conclut de son côté: « les entreprises du Web 1.0 ont assuré la survie des jeunes pousses actuelles en ayant mis en place les infrastructures utilisées par le Web 2.0 ».