Comme ses concurrentes, Sii ne ralentit pas ses campagnes de recrutement. La SSII (1714 collaborateurs) prévoit d'embaucher 300 personnes (un tiers de jeunes diplômés et deux tiers d'ingénieurs expérimentés) pour ses 9 agences françaises d'ici à la fin de l'année, après en avoir embauché une centaine au cours de l'été. Elle recrute essentiellement sur projet car les prestations d'assistance technique en régie représentent 70 à 80% de son activité. Elle confirme que le marché est tendu, notamment sur certains profils comme les « ingénieurs développement embarqué temps réel », très demandés dans l'industrie automobile et aéronautique. Mais ses difficultés à recruter viennent aussi de la tendance croissante à la surenchère qui sévit sur le marché, aux niveau des rémunérations offertes aux candidats par les SSII. « Nous connaissons des sociétés qui ont couramment ce type de pratiques. Mais nous nous inquiétons de voir que certaines autres qui ne le faisaient pas, commencent aussi à faire flamber les rémunérations », explique Virginie Lacoste, directrice du recrutement chez Sii. Comment se traduit cette flambée ? « En province, nous ne dépassons pas 31 KE de salaire brut annuel pour un jeune diplômé, alors que certains leur proposent 36 KE, un tarif où nous ne pourrions pas faire de marge. En région parisienne, nous montons jusqu'à 33 à 34 KE pour des premiers emplois, lorsque des concurrents proposent 38/40 KE ». Face à cette situation, la SSII est très claire. Elle perd des candidats, mais il n'est pas question de participer à cette surenchère, même si elle ne peut se positionner sur tous les projets. « Nous allons conserver nos marges et à terme cette attitude sera payante. Nous ferons ponctuellement peut-être moins de volume d'affaires par client, mais notre cohérence et notre stabilité se verront. Nous ne perdrons pas nos clients », poursuit Virginie Lacoste. La spirale à la hausse des salaires a par ailleurs des limites déjà perceptibles. « Certains candidats se voient remercier des SSII qui les ont recrutés à de gros salaires sur profils et non sur projets. Soit parce que les projets ne tombent pas, soit parce que les tarifs imposés par les clients restent bas et que les marges des SSII sont par conséquent trop faibles. Certains de nos collaborateurs sont d'ailleurs revenus chez nous après avoir démissionné et passé quelques temps ailleurs ».