Parmi les 35 cursus organisés en écoles d'ingénieurs qui sont habilités à délivrer le diplôme de master, selon la liste publiée au Journal officiel du 15 mai (arrêté du 29 mars), seuls sept - à Grenoble, Nantes, Paris et Toulouse- forment des professionnels des systèmes d'information. Ce nombre restreint s'explique par la logique appliquée par la Direction de l'enseignement supérieur (ministère de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la recherche) pour piloter la mise en oeuvre de la réforme LMD (trois niveaux de sortie, licence, master et doctorat). Le diplôme franco-français d'ingénieur donne, de droit, aux jeunes ingénieurs le grade de master. Et non pas le diplôme européen de master. Ce qui, pour les écoles d'ingénieurs soucieuses de leur notoriété et de leur attractivité vis-à vis d'étudiants étrangers, peut être considéré comme un frein. Mais l'obtention du diplôme de master ne peut concerner que des cursus bien distincts des trois années d'ingéniorat. "Cela n'aurait pas de sens de confondre les deux voies, au risque de dévaloriser ce qui fait la spécificité du cursus ingénieur", note Bernard Lorho, enseignant-chercheur en informatique qui, au ministère, fait partie des dix "pilotes", chargés de mission, qui aident les établissements (universités et écoles) à ajuster l'évolution de leurs cursus au cadre LMD. Les écoles qui souhaitent assurer aux étudiants un diplôme de master doivent donc monter de toutes pièces des cursus (l'équivalent de deux années d'études) ayant cet objectif. Et des deux orientations possibles pour l'instant, master professionnel (ex-DESS) ou master recherche (ex-DEA), afin d'éviter la confusion avec la professionnalisation de fait des cursus ingénieurs, seule l'orientation recherche est retenue comme "habilitable". Ce qui, par ailleurs, favorise le rapprochement entre écoles et universités pour des co-habilitations (comme cela existe de longue date pour la préparation, par les élèves-ingénieurs, d'un doctorat). Parmi les sept masters portant la mention "Systèmes d'information" habilités cette année (pour une durée de deux à quatre ans selon le cas), sans surprise, les réseaux et télécom ont la part belle. A l'Ensimag (Grenoble), les spécialités annoncées sont "Réseaux" et "Communication multimedia"; à l'Ecole polytechnique de l'université de Nantes, "Informatique et communication"; à l'ENST Paris (Sup Telecom), "Sécurité", "Signal, image et vision", et "Systèmes informatiques en réseaux"; et à l'Ecole nationale de l'aéronautique et de l'espace à Toulouse, en co-habilitation avec l'ENST Paris, les "communications aérospatiales". Pour info: www.education.gouv.fr; www.journal-officiel.gouv.fr