Les sondages en ligne permettent de donner une photographie précise d'une situation, immédiatement exploitable, même si elle est non scientifique et restrictive en raison du profil des internautes qui acceptent de se prononcer. Ces réserves soulignées, Monster a réalisé une étude à laquelle près de 11 700 Européens ont répondu, dont 2 650 internautes français. "C'est un sondage qui a beaucoup intéressé, souligne Annabelle Maury, responsable de la communication chez Monster France en évoquant la méthodologie employée. Un sondage classique donne 1 500 réponses environ alors qu'un questionnaire qui n'intéresse pas entraînera 500 votes ou moins". A la question "Allez-vous travailler pendant la période de Noël ?", 51% de Français ont répondu positivement, soit 13 points de plus que la moyenne européenne. Autres chiffres intéressants : 18% seulement de Français indiquent que leur société ferme pendant cette période (contre 26% d'Européens) et 20% d'entre eux peuvent prendre des vacances (pour 24% d'Européens). A noter encore que les Allemands, Britanniques et Italiens sont sensiblement dans la moyenne européenne, alors que la grosse surprise vient de l'autre côté des Pyrénées : près d'un tiers seulement des Espagnols ne travaille pas pendant la période de Noël et près de 90 % de leurs entreprises restent ouvertes durant cette trêve. Anticiper une possible baisse d'activité en 2007 ? Difficile d'interpréter rigoureusement l'indicateur fourni par Monster, si ce n'est que le mythe des pays catholiques fermant pendant l'une des périodes religieuses les plus importantes pour le monde chrétien, est bel et bien derrière nous. On voit également que les Français, souvent fustigés en matière d'adaptabilité, ont accepté ces nouvelles contraintes : les entreprises restent désormais ouvertes, obligeant à une présence minimale au bureau voire davantage. Est-ce la mondialisation qui oblige à une veille permanente et à une flexibilité qui se rapproche de celle des indépendants ? On peut esquisser une réponse du côté de la nature des entreprises ouvertes : celles du e-commerce ont réalisé des chiffres d'affaires impressionnants, puisqu'à Noël 2006, Catherine Barba, fondatrice du site Cashstore, annonce "une augmentation du volume des commandes de 300% en moyenne par rapport à 2005". Mieux : 2 milliards d'euros auraient été dépensés par Internet, représentant l'achat d'un cadeau sur trois. Le portail Cashstore indique par exemple que 35% des achats en ligne sur son site concernent des produits high-tech et 12% de jeux-vidéos. De tels scores donnent le vertige et signifient que c'est toute la chaîne du e-commerce qui est concernée, et particulièrement les secteurs de veille technique et d'outils logiciels performants pour prévenir tout incident (saturation du site, bug, rupture...) qui ferait fuir les internautes (moins captifs que dans un magasin), la logistique pour acheminer les achats, des stocks prêts à temps et des systèmes de production opérationnels... Outre le domaine du commerce, celui des sociétés de services est également concerné par une présence au bureau ; pour celles qui doivent livrer des projets en début d'année, le temps est à la recette ou aux derniers réglages. Pourtant, cette forte activité des dernières semaines de l'année pourrait pallier une activité en diminution au début 2007. L'Insee annonce en effet que les chefs d'entreprises interrogés en décembre 2006 estiment que l'activité est restée assez dynamique dans l'industrie manufacturière au cours des 3 derniers mois, mais indiquent un léger fléchissement de la conjoncture industrielle. "L'indicateur synthétique du climat des affaires se replie, notamment en raison de perspectives de production moins favorables. Les perspectives personnelles de production se tassent, suggérant un possible plafonnement de l'activité dans les prochains mois. Les perspectives générales de production sont à nouveau orientées à la baisse, signalant un contexte économique global moins favorable".