La refonte du processus de portabilité des numéros attendue par de nombreux consommateurs n'aura finalement pas lieu. Suite à sa consultation publique, l'Autorité de régulation des télécoms n'a en effet apporté que des modifications cosmétiques à l'un des processus de portabilité les plus inefficaces d'Europe.

Concrètement, la seule décision prise par l'ART à ce jour est la suppression de la clause d'inéligibilité pour litige de facturation. Un client qui n'est pas à jour de ses paiements chez son opérateur ou en conflit avec lui sur sa facturation pourra demander le portage de son numéro chez un autre opérateur. Une autre évolution à venir est la possibilité pour les entreprises de faire porter une flotte de numéros. Cette disposition devrait entrer en vigueur en octobre 2005. Lorsque l'on connaît le rythme d'évolution des SI des opérateurs aujourd'hui, ce délai semble surréaliste et atteste de la mauvaise volonté de l'ensemble des acteurs.

Actuellement vaches à lait des opérateurs, les abonnés au forfait, en attente de raccourcissement des délais de portage apprécieront sans doute avec ironie, le consensus atteint entre l'ART et les opérateurs pour ramener à 15 jours le délai de portage des clients prépayés. Ils se demanderont sans doute pourquoi le régulateur n'a pas usé de son pouvoir pour mettre en place des contraintes plus strictes pour les clients au forfait. L'ART note ainsi qu'elle "souhaite que ces délais puissent être rapidement ramenés à moins d'un mois", mais qu'à ce stade, "les opérateurs n'ont pas répondu favorablement à cette demande". C'est à se demander qui des opérateurs ou de l'ART a l'autorité.