En début de semaine, Hewlett-Packard a déposé une demande de jugement provisoire pour faire reconnaître qu'Oracle était contractuellement tenu de proposer de futures versions de son logiciel pour la plate-forme Itanium. Pour défendre sa position, HP affirme qu'un accord entre HP et Intel précisait que le processeur Itanium n'était pas en fin de vie, principal motif défendu par Oracle pour justifier sa décision. De son côté, le sépcialiste des bases de données a également demandé un arbitrage rapide sur le litige qui doit être débattu par les parties lors d'un procès fixé au 31 mai prochain.

C'est au mois de mars de l'année dernière qu'Oracle avait annoncé que les prochaines versions de ses produits ne supporteraient plus les serveurs équipés de processeurs Itanium d'Intel, y compris sa base de données, faisant valoir que ces puces étaient quasiment en fin de vie. Suite à cette décision, HP, qui utilise la puce dans ses serveurs haut de gamme, a déposé, au mois de juin de l'année dernière, une plainte contre Oracle devant la Cour Supérieure de Justice de Californie (Comté de Santa Clara). La firme de Redwood prétend que HP aurait conclu un faux accord avec Intel, et que le constructeur aurait tenu secrètes certaines informations. Notamment, Oracle accuse HP de payer 88 millions de dollars par an à Intel pour que le fondeur prolonge artificiellement la durée de vie du processeur Itanium et fasse publiquement état de son engagement à long terme. Or, toujours selon Oracle, Intel aurait normalement dû cesser le développement de ce processeur.

Les propos de Larry Ellison mis en avant

Au mois de janvier, le juge James P. Kleinberg en charge du dossier avait toutefois rejeté les arguments de fraude soutenus par Oracle, estimant qu'ils ne pouvaient servir de base de dénonciation à l'accord passé avec HP, qui l'engageait à supporter le processeur Itanium. Selon le juge, la fraude présumée n'a pas empêché Oracle de participer à des négociations ou ne l'a pas privé de la possibilité de négocier. « Les arguments mettant en cause la façon dont HP a distribué ses produits, y compris ses arrangements avec Intel, ne sont pas recevables et ne peuvent étayer une action en justice pour non-divulgation d'informations ou publicité mensongère au regard du droit fédéral ou de celui de l'État de Californie, » écrit HP dans la demande de résolution effectuée en début de semaine.