« Dans le monde financier, certains logiciels ont une portée internationale, explique Eric Menard, directeur d'études chez PAC. C'est le cas des logiciels de bourse -terrain sur lequel GL Trade a été racheté par Sungard ou des logiciels destinés aux banques d'investissement et d'affaires. Peu d'éditeurs 'pure player' [exclusivement spécialisés dans le monde bancaire] sont globaux, comme Sungard, alors qu'il en existe de nombreux à l'échelle locale ou régionale, en Europe, mais aussi sur d'autres marchés. Des éditeurs indiens, par exemple, comme Tata notamment, ont développé leurs propres logiciels bancaires. » A l'inverse, les logiciels de 'retail banking', destinés à gérer l'activité de Back-Office des banques de détail, restent adaptés à des marchés nationaux. « Il y a encore des différences de gestion entre les banques, suivant les différents pays, justifie Eric Menard. C'est pourquoi il existe des éditeurs locaux dans ce domaine. » Difficile de maintenir l'effort en R&D Sur le marché de la banque de détail, les éditeurs français proposent des approches intégrées. Outre Viveo, on retrouve celle de Sab Ingénierie, qui a racheté plusieurs sociétés ces derniers temps (notamment Samic qui proposait une solution intégrée), ou encore Sopra (avec son offre Evolan), cite Vincent Gelineau. Sur l'Hexagone, Oracle a réalisé plusieurs signatures avec son offre i-flex. SAP France est également présent sur le marché de la banque autour des fonctions support. Pour un éditeur comme Viveo, il devenait sans doute difficile de maintenir l'effort important consenti dans sa R&D, estime le consultant. Si l'on considère le mouvement de regroupement et de concentration qui se fait au niveau des banques, l'harmonisation européenne qui s'opère au niveau des règlementations bancaires et la montée en puissance d'acteurs comme SAP ou Oracle, ou encore le fait que des éditeurs locaux étendent leur présence aux pays frontaliers (comme Sopra), les analystes de PAC décèlent l'amorçage d'une phase de concentration sur ce marché qui va se confirmer dans les années à venir (sans précipitation, les banques n'ayant pas de pression pour changer de SI). « Pour l'instant, ce marché reste encore très morcelé », insiste Eric Menard.