« Surtout, les applications cloud de SAP seront toutes calquées sur une même approche qui prend en compte la mobilité, les réseaux sociaux et l'analyse des big data », a encore expliqué Sven Denecken. « Un grand nombre de fournisseurs dissocient ces éléments, mais nous les voyons plutôt comme les composantes d'une offre cloud complète ». En outre, « SAP va faire en sorte d'améliorer les interfaces utilisateurs accessibles via son logiciel », a ajouté le vice-président des solutions cloud. « Nous avons prévu de continuer à adopter le standard HTML5 et, dans ce domaine, nous avons déjà beaucoup de choses à montrer cette semaine », a t-il déclaré. « Quoiqu'il en soit, SAP va continuer à développer des interfaces de clients natifs pour terminaux mobiles, l'iPhone en particulier », a t-il ajouté.

PaaS et cloud financier dans les tuyaux


Mardi, SAP a aussi annoncé sa prochaine offre PaaS, du nom de NetWeaver Cloud, qui intègrera sa base de données in-memory HANA. « NetWeaver Cloud pourra être utilisée avec des offres PaaS concurrentes comme Cloud Foundry de VMware », précise l'éditeur. D'autres détails ont été révélés mardi, comme un projet de services d'intégration de données dans le cloud de SAP, pour connecter des applications à la demande et sur site. La société a aussi l'intention d'attirer des fournisseurs d'intégration de données de tierce partie, comme Mulesoft et Cast Iron d'IBM, selon un communiqué.

Lors de la conférence Sapphire, elle a voulu démontrer que le déploiement de logiciels dans le cloud ne présentait pas de difficulté. Les dirigeants de SAP et de SuccessFactors ont également parlé de la facilité avec laquelle les deux entreprises avaient pu rapidement utiliser leurs produits respectifs. En 6 semaines, SuccessFactors a pu exploiter Sales OnDemand, Sourcing OnDemand et Travel OnDemand, ainsi que Business ByDesign, selon un communiqué. SAP a également l'intention d'utiliser la suite BizX de SuccessFactors pour son propre système HCM, et celle-ci est accessible à tous les employés de SAP depuis cette semaine.

Parmi toutes les annonces, celle concernant une application financière à la demande a particulièrement intéressé Paul Hamerman, vice-président et analyste principal chez Forrester Research. Celui-ci note que malgré la présence de Workday et de NetSuite sur le marché, le niveau d'adoption des clouds financiers est resté « très loin derrière » celui des HCM et CRM à la demande. Pourtant, selon lui, un marché est bel et bien en train d'émerger pour ces types de logiciels. « Je pense que SAP voit l'opportunité que représente ce marché », estime-t-il.

Etant donné le grand nombre d'annonces faites lors de la conférence, il semble que SAP a voulu « montrer sa capacité d'innovation », a déclaré l'analyste de Forrester Research. Cependant, il ne sait pas si l'éditeur allemand prévoit de consacrer beaucoup de temps à parler de son logiciel phare ERP sur site, qui représente encore l'essentiel de ses revenus. SAP a insisté sur la difficulté de fournir une mise à jour complète de sa Business Suite, actualisant son logiciel par des packs périodiques. Mais la dernière version majeure du logiciel date de 2009, et il n'y en a pas de nouvelle en vue. « Leur stratégie a consisté à innover autour de l'ERP et non pas à travers lui », a déclaré Paul  Hamerman. « Je pense que les clients attendent autre chose de la feuille de route de l'ERP, que cette succession de packs pour actualiser le logiciel ». Néanmoins, selon l'analyste, le renouvellement des interfaces utilisateurs est un bon signe pour les anciens clients ERP. « SAP a pris du retard en matière de convivialité et s'est vu dépassé », a t-il estimé. « Il a compris qu'il ne devait pas négliger cet aspect dans sa stratégie et qu'il devait y apporter une réponse ».