Soixante pourcent des sauvegardes de données s'effectueront sur disque en 2011, contre un peu moins de 30% aujourd'hui. C'est ce que révèle une étude menée récemment par Forrester et qui met en avant la popularité croissante des mécanismes de protection de données sur disque face à la bande. Pour faire face à des fenêtres de backup et de restauration de plus en plus courtes, mais aussi afin de réduire leur coûts, nombre d'entreprises cèdent peu à peu aux sirènes du disque en tant que support de sauvegarde. Selon Forrester, près de 67% des entreprises utilisent déjà le backup sur disque pour une partie ou la totalité de leurs sauvegardes et ce chiffre devrait encore croître avec la banalisation des systèmes de virtualisation de librairies (Virtual Tape librairies ou VTL). Aujourd'hui, 30% des entreprises disposent déjà d'un ou plusieurs systèmes VTL et cette proportion devrait passer à près de 50% d'ici cinq ans. L'un des avantages du VTL est qu'il combine les avantages de la bande et du disque. Du fait de son logiciel embarqué de virtualisation, il apparaît comme une librairie de bande pour les logiciels de sauvegarde, et de ce fait, peut s'insérer sans perturbation dans un processus établi de sauvegarde. Mais il apporte aussi les performances du disque au sens où les données sont stockées sur des disques durs. Le CDP va percer plus vite aux Etats-Unis et en Asie Si le VTL devrait contribuer de façon forte à la progression du disque dans la sauvegarde, les nouvelles technologies de protection de données comme les snapshots (copies instantanées) à répétition ou le CDP (Continuous Data Protection) devraient aussi accélérer le phénomène. Forrester estime ainsi que le snapshots va se généraliser pour la protection des bases de données et des systèmes de messagerie et de collaboration. Aujourd'hui utilisée par 37% des entreprises, la technique des snapshot devrait être mise en oeuvre par près de 60% des entreprises en 2011. Les techniques de CDP devraient, elles aussi, monter en puissance, notamment pour les applications critiques. Ainsi, 35% des entreprises devraient les utiliser en 2011 contre moins de 20% aujourd'hui La plupart des solutions de CDP modernes sont un mariage entre snapshot et journalisation des transactions. Entre deux photos cohérentes des données de l'entreprise, le CDP journalise l'intégralité des écritures effectuées sur le disque permettant ainsi de restaurer très rapidement les données dans l'état le plus proche du crash. " [L'objectif du] CDP est notamment de se protéger contre les erreurs logiques ou humaines qui pourraient corrompre les données et contre lesquelles le backup ou la réplication n'apportent pas de solution", commente ainsi Michel Alliel, le directeur technique d'HDS en France. Un point intéressant à noter est que les Etats-Unis devraient adopter le CDP beaucoup plus agressivement que les Européens, traditionnellement plus conservateurs. Les entreprises européennes sont déjà à la traîne de leurs homologues nord-américains pour la sauvegarde sur disque. Au total, près de 1800 petaoctets devraient être sauvegardés sur disques en Amérique du Nord à horizon 2011 contre 800 en Europe et un peu plus de 600 dans la zone Asie-Pacifique.