Si Microsoft est soucieux de convaincre les entreprises des bienfaits de Windows Seven, le successeur du si décrié Vista, il fait aussi preuve d'une pondération qu'on ne lui connaît guère en soulignant que le nouvel OS ne fera pas de miracle. Les affres qu'ont connues les entreprises qui avaient effectué la migration de Windows XP vers Vista seront ainsi de nouveau de mise avec Seven, a expliqué, en substance, Gavriella Schuster, chef de produit Windows. « Le niveau de compatibilité entre XP et Vista et celui entre XP et Seven est le même », a-t-elle expliqué. Car, si Seven promet d'être moins gourmand et plus léger que son devancier, il n'en demeure pas moins que les deux OS reposent en grande partie sur une base commune. De fait, Vista et Seven appartiennent à la même génération, celle des systèmes d'exploitation de l'après-XP, et présentent par conséquent les mêmes incompatibilités logicielles ainsi que les mêmes écueils dans la gestion des pilotes de périphériques. Evidemment, précise Gavrielle Schuster, les entreprises qui ont déjà migré vers Vista ne rencontreront pas de difficulté quand elles décideront de passer à Seven, leurs applications continueront de fonctionner sans coup férir - encore que, d'après nos essais, ce n'est pas toujours le cas, et des tests restent évidemment nécessaires. Utilisateurs de XP ou Windows 2000, "migrez vite" Pour les autres, l'éditeur a concocté un billet de blog afin d'expliquer la stratégie à adopter. En ce qui concerne les entreprises qui utilisent encore XP ou un OS antérieur, le message est clair : la migration est nécessaire et urgente, indispensable même au regard des outils de sécurité ou de gestion à distance apparus avec Vista. Microsoft souligne aussi que XP a été conçu « en 2001, quand les portables représentaient moins de 10% des PC. Le haut débit n'était pas généralisé. La protection des données était inexistante. » De façon surprenante, le groupe de Redmond ne donne pas sa préférence à l'un ou l'autre de ses deux derniers OS pour remplacer XP, et se veut « agnostique » sur ce sujet : l'un comme l'autre serait parfaitement adapté aux environnements IT actuels. Cette assertion est analysée d'une autre façon par Al Gillen, analyste pour IDC. Pour lui, ce non-choix de Microsoft est motivé par ses propres intérêts plutôt que par ceux des utilisateurs. L'éditeur « utilise tous les moyens pour convaincre les consommateurs de migrer. Certains pourraient choisir de rester avec XP aussi longtemps qu'ils sont en mesure de mettre à jour l'OS et leurs applications. D'autant que Microsoft supportera XP jusqu'en 2014. » Les entreprises encore équipées de Windows 2000 n'ont pas cette liberté de choix entre Vista et Seven. Pour elles, estime l'éditeur, il convient de passer au plus vite à Vista. Le support de cet antique OS cessera en avril 2010 et, au regard de la durée d'une migration, « elles ne peuvent pas attendre Seven ». Quant aux sociétés qui ont prévu ou démarré le déploiement de Vista, qu'elles continuent sur ce chemin, conseille Microsoft. Avec une nuance toutefois : si elles n'ont pas encore entamé - ou viennent tout juste de débuter - le déploiement du Service pack 1, elles seraient bien inspirées d'attendre la sortie du SP2, prévue pour le deuxième trimestre.