Moins de deux ans après son arrivée, Steve Benett vient d'être écarté de la présidence de Symantec. M. Benett avait repris les rênes de l'entreprise après l'éviction du précèdent CEO Enrique Salem pour cause de résultats financiers décevants. Durant la présidence de Steve Benett, Symantec a connu une importante réorganisation qui, selon la compagnie, avait « pour but d'établir une base solide pour l'avenir de Symantec ». Son départ soudain ferait suite à un processus continu et non en réponse à un événement ou à une irrégularité, selon la firme. Cruel désaveu, cette dernière a simplement déclaré qu'elle a besoin d'un leader capable « de mener la prochaine étape pour assurer l'innovation et la croissance des produits Symantec ».
Jeudi dernier, Symantec a réitéré ses prévisions pour le quatrième trimestre de son exercice 2014, avec un bénéfice attendu légèrement plus élevé et des marges plus importantes que l'année dernière, avec toutefois une baisse du chiffre d'affaires. Steve Benett avait pris la direction de l'éditeur avec comme promesse de mener à bien la réorganisation permettant de cibler aussi bien le marché des mobiles que celui des PC. « La nécessité de protéger et de gérer vos informations n'a jamais été aussi forte, et nous devons agir de manière agressive pour capturer une part croissante de ce marché», a déclaré M. Brown, CEO intérimaire dans un communiqué. Membre du conseil d'administration, Michael Brown assurera en effet l'intérim de la présidence de Symantec pendant la recherche d'un nouveau CEO.
Pas assez d'innovations en sécurité
L'activité sécurité de Symantec dépend trop des logiciels sur les postes de travail, tels que les antivirus pour PC, alors que les concurrents proposent des plates-formes plus modernes, a indiqué Rick Hollande, analyste sécurité chez Forrester Research. Parmi les principaux rivaux particulièrement réactifs sur ce marché, on peut citer Palo Alto Networks, avec ses firewalls de nouvelle génération ou FireEye, avec un logiciel anti-malware de pointe qui ne repose pas sur les signatures traditionnelles, a-t-il ajouté.
Les produits classiques comme ceux de Symantec ne vont pas disparaître, mais de nombreux acheteurs potentiels choisissent aujourd'hui des alternatives telles que l'outil Forefront de Microsoft , qui est inclus avec d'autres licences de l'éditeur de Redmond, a-t-il dit. « Ils doivent proposer à leurs clients une solution innovante, plus tôt que plus tard », a déclaré M. Hollande. L'éviction de Steve Bennett indique que le changement n'a pas été assez rapide pour le conseil d'administration de la société, a-t-il dit.
Des acquisitions devenues indispensables
Redresser le navire peut exiger de sortir l'entreprise de la côte afin de permettre de réaliser d'importants investissements et acquisitions dans les nouvelles technologies sans avoir à répondre aux attentes de Wall Street, estime l'analyste. « Je crois que c'est vraiment difficile d'opérer un tel revirement quand vous êtes une société cotée », dit-il. La société peut également se diviser, avec d'un côté l'activité de sécurité et de l'autre la sauvegarde et/ou se concentrer sur un seul d'entre eux. L'intégration d'une entreprise acquise dans l'organisation tentaculaire actuel serait un réel défi, a-t-il ajouté.
Jeudi soir à la bourse de New York, les actions de Symantec (Nasdaq : SYMC) ont baissé de 1,26$ pour atteindre 19,65$ après l'annonce du départ de Steve Benett.
Steve Benett, CEO de Symantec, remercié faute de résultats
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La main invisible du marché a encore frappé chez Symantec qui voit le départ de son actuel CEO Steve Benett. Moins de deux ans après l'éviction brutale d'Enrique Salem en juillet 2012, l'entreprise spécialisée dans les solutions de sauvegarde et de sécurité vient de nommer comme CEO intérimaire un membre de son conseil d'administration, Michael Brown, en attendant de trouver la perle rare.
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