Faut-il encore parler de l'iPhone, le téléphone mobile déjà le plus médiatique qui soit ? La réponse est évidemment oui, car quels que soient les reproches qu'on peut faire à l'appareil d'Apple - et ils sont aussi nombreux que les louanges qu'on peut lui adresser - la firme de Steve Jobs a encore réussi à marquer un marché de son empreinte. La folie iPhone démarre véritablement en janvier, avec la présentation de ce nouveau type de mobile par Steve Jobs, à la conférence Macworld de San Francisco. Un bref rappel à l'ordre de Cisco, propriétaire du nom iPhone, est vite oublié, tandis que les concurrents se déchaînent en tentant de prendre Apple de vitesse : LG signe un mobile avec Prada, le Chinois Meizu prépare un M8 frère jumeau de l'iPhone, Samsung adopte l'écran tactile pour son F700, jusqu'à HTC qui annonce le Touch quelques jours avant la sortie de l'iPhone... La déception est au rendez-vous pour les développeurs, qui apprennent qu'ils ne pourront pas créer d'applications tierces pour l'iPhone, Steve Jobs arguant qu'il ne veut pas compromettre la sécurité de son terminal. De même, on apprend - mais est-ce une surprise ? - qu'Apple n'entend pas laisser tout le bénéfice de l'abonnement aux seuls opérateurs. Avec l'iPod et le service iTunes, Apple dispose déjà de toute l'infrastructure nécessaire, il ne lui reste qu'à imposer une condition : les utilisateurs de l'iPhone devront avoir un compte iTunes. Autre condition que les utilisateurs découvrent après coup : pour changer la batterie de l'iPhone, il faudra payer 79 dollars de plus. Puis les analystes de Gartner avertissent les utilisateurs professionnels que l'iPhone n'est pas pour eux. Quelques mois plus tard, les analystes de Forrester leur feront écho, listant 10 raisons pour lesquelles l'iPhone n'est pas adapté à un usage professionnel. Les fans de la marque attendent néanmoins fermement le 29 juin, date de sortie de l'iPhone aux Etats-Unis. Et quand iSuppli dévoile qu'Apple réalise plus de 50% de marge sur ses iPhones, les actionnaires se félicitent. Alors qu'Orange est rapidement pressenti comme l'opérateur qui pourrait distribuer l'iPhone en France, on s'interroge longtemps sur les prix. D'autant qu'à la fin de l'été, Apple baisse les prix de son téléphone, alors qu'il s'en est déjà écoulé un million ! Autre sujet d'interrogation : les Français disposeront-ils d'une version sans abonnement ? Apple ne le souhaite pas, et les auteurs d'une solution de déblocage craignent des poursuites judiciaires. Cela n'empêche pas le public français de s'intéresser à l'iPhone ; les visiteurs de l'Apple Expo repartent néanmoins déçus, car l'iPhone n'y est pas visible. Les Français apprennent bientôt qu'ils devront attendre le 29 novembre pour mettre la main sur l'iPhone, une attente savamment orchestrée par Apple et Orange. Lot de consolation, on apprend qu'il y aura un kit de développement pour ajouter des fonctionnalités ou des jeux à l'iPhone. Autre consolation, Orange élabore un forfait Web illimité - mais qui demande tout de même de se connecter à des hotspots Orange, et qui vient bien sûr en sus d'un abonnement Internet qui serait déjà souscrit auprès de l'opérateur (être abonné à l'ADSL chez Orange ne donne en effet aucun avantage spécifique pour l'abonnement à Internet sur le mobile). Entre-temps, Google a lancé sa propre plateforme pour téléphones mobiles, Android. 2008 dira si le moteur de recherches parviendra à son tour à bouleverser le marché des mobiles, comme il l'a fait pour les services gratuits sur le Web.