Pour ce troisième trimestre, le directeur général communique des progressions à trois chiffres sur les ventes de licences pour certains secteurs d'activité : le manufacturing et les services. Côté produits, sur les solutions entourant l'ERP (gestion logistique, relation client, RH...), SAP France dit récolter les fruits des recrutements réalisés pour étoffer ses équipes. « Nous n'avions pas les ressources pour amener les produits sur le marché, reconnaît Nicolas Sekkaki. Nous avons embauché massivement dans ces lignes de métiers ». La société enregistre ainsi des progressions très fortes sur les solutions RH (de gros contrats signés, cf plus haut), ainsi que sur le CRM. Le directeur général pointe l'intérêt de proposer aux forces de vente des entreprises des solutions mobiles qui puissent relier à leurs outils spécifiques les fonctions décisionnelles tout en accédant au back-office et à la gestion logistique.

La croissance repart sur le décisionnel

Sur les solutions analytiques, la filiale française « a renoué avec la croissance ». Elle affiche une progression de 38%, davantage tirée par l'intégration de données (+54% sur l'EIM) et les outils de pilotage (+40% sur l'EPM et +86% sur la gestion des risques) que sur la BI proprement dite (+26%).

Nicolas Sekkaki met aussi l'accent sur les comptes stratégiques de SAP (dont le chiffre d'affaires a progressé de 48%) et sur l'avancée réalisée dans les régions (en croissance de 60%). « Avec plus d'un million d'euros d'affaires signé en province depuis deux trimestres », pointe le dirigeant. La filiale a aussi soutenu le mode indirect sur les grands comptes (+73% depuis le début de l'année), ce qui permet aux partenaires d'améliorer leur taille critique. Accenture a inauguré avec SAP un centre d'innovation sur la partie temps réel et Capgemini s'est investi sur les solutions de mobilité.

Mieux armé qu'en 2008 pour affronter la crise

Sur l'exercice fiscal 2011, SAP France s'estime en avance sur son plan de marche, même si tout se joue sur le quatrième trimestre. Et pour 2012, il pense que la société est mieux armée qu'elle ne l'était en 2008 pour faire face à la crise. Il y a trois ans, « nous étions monoproduit et nous venions d'acquérir Business Objects. Depuis, nous avons bien consolidé la base décisionnelle qui représente une part significative de notre activité. Nous avons désormais la partie Sybase et une roadmap claire sur notre agenda produits que nous trouvons très innovant car nos solutions répondent aux besoins des clients en temps de crise en permettant un pilotage plus fin de l'entreprise ». 

La semaine prochaine se tient à Madrid la conférence Sapphire de l'éditeur dont les thématiques porteront sur l'innovation, a indiqué Nicolas Sekkaki. Trois mille clients et partenaires y sont attendus. Il y sera question de mobilité, de Big Data et de temps réel. Depuis un an et demi, SAP porte une grande partie de ses efforts de R&D sur HANA (high performance analytics appliance), sa solution d'analyse des données en mémoire et en temps réel qui établit une convergence entre les données transactionnelles et le décisionnel. En France, Casino l'a adoptée et d'autres contrats devraient se clore au 4e trimestre.

« Pratiquement tous les développements que nous sommes en train de réaliser se font sur une base HANA », a souligné le directeur général France en rappelant  que SAP proposait ici une rupture technologique qui n'impliquait pas un changement de système d'information. « HANA pourra s'intégrer quelle que soit la version de l'ERP utilisé par le client. Il n'y aura donc pas de coût rédhibitoire pour accéder à l'innovation » et aux gains de productivité induits. Il donne notamment en exemple, la possibilité pour une entreprise de refaire son budget quasiment en temps réel, si l'évolution de son activité le requiert.