La stratégie Open Source de Sun devrait séduire de nouveaux clients, mais elle ne rapportera que d'ici une dizaine d'années. C'est Larry Singer, ancien vice-président de Sun, qui a tenu ce raisonnement lors d'une conférence sur le Web 2.0 à San Francisco. Larry Singer a quitté la société en mars dernier, après plus de quatre ans à divers postes, toujours avec le titre de vice-président. Son départ avait été annoncé à l'automne 2006, quelques mois seulement après la prise de fonction de Jonathan Schwartz. En marge de la conférence, Larry Singer a étayé ses propos : « Le fait est que nous consacrions tout notre temps et notre attention à des choses qui étaient importantes d'un point de vue intellectuel, importantes d'un point vue innovation, mais il était difficile de comprendre comment cela allait générer du chiffre d'affaires pour l'entreprise. » Pour lui, il aurait fallu se focaliser sur les produits constituant le coeur de métier de Sun, à savoir les serveurs, les systèmes de stockage et les stations de travail, afin de satisfaire les clients et engranger des revenus au quotidien, sans attendre un hypothétique retour sur investissement une décennie après. « Il n'existera plus de société dans 10 ou 12 ans si Sun ne redresse pas ses revenus d'ici deux ans. » On se rappelle aussi que le PDG de Sun France, Christian Hiller, avait démissionné à peu près en même temps que Larry Singer, donc peu après l'accession au pouvoir de Jonathan Schwartz. Officiellement, par manque de perspectives d'évolution en interne. A la décharge de Jonathan Schwartz, qui a succédé à Scott McNealy, sa présidence de Sun a coïncidé avec un redressement des résultats. A l'occasion de la passation de pouvoir entre les deux hommes, nous écrivions qu'au cours de ces cinq dernières années, le groupe n'avait pas cessé de publier des résultats nets négatifs ou, au mieux, proches de l'équilibre. Depuis, le groupe annonce des résultats plutôt positifs.