En 2006, 5091 projets innovants ont reçu une subvention de l'Etat et des régions par l'intermédiaire d'Oseo, pour un montant total de 270 M€ en croissance de 21% sur l'année précédente. Dans cette progression, les technologies de l'information, qui accaparent 26% des aides, prennent largement leur part avec une hausse de 23% des montants alloués. Mais, précise le bilan sectoriel présenté le 22 juin par Oseo, tous les secteurs en profitent: de la mécanique au secteur santé, de l'agro-alimentaire au transport... du fait du caractère diffusant des innovations fondées sur l'apport de l'informatique et des réseaux. Seul le domaine de l'énergie fait plus fort cette année, avec 85% de projets en plus en 2006 (203 projets au total pour un montant de 16,4 M€ en hausse de 10%) par rapport à 2005. Par sous-secteur, le multimédia (plateformes, outils, projets intégrant la dimension usages), domaine caractérisé par une prolifération de très petites entreprises, 92% des projets aidés émanent de structures de moins de 20 salariés. Et l'analyse d'Oseo constate une relative stabilité (5% de son apport) avec 15% des projets (151 au total) portés par des entreprises de plus de dix ans d'existence. Dont 40% des projets pour la région Ile-de-France (le pôle Cap Digital aidant). Avec un axe 3C et réalité virtuelle qui s'affirme et la poursuite de l'innovation dans la reconnaissance et synthèse de paroles, sons, images et formes, les technologies de compression/décompression et les systèmes auteurs de création de contenu. Pour les e-services (8% de l'aide Oseo, 28% des projets en Ile-de-France), 57% des projets sont portés par des entreprises de plus de trois ans d'âge. Et c'est la déclinaison des services sur divers canaux (mobile, PDA, etc) qui a primé l'année dernière durant laquelle l'aide au projet est en moyenne de 152 000 €. Des spécificités régionales Pour les technologies logicielles, les aides en hausse de 23% couvrent 373 projets. Au sein des pôles de compétitivité, 78 projets labellisés ont bénéficié d'un apport Oseo. Avec des spécificités régionales mises en évidence, dont la montée en puissance très nette de la région Rhône-Alpes (cluster de l'édition logicielle), mais aussi du Languedoc-Roussillon, des Pays-de-la-Loire et du Nord-Pas-de-Calais. L'Oseo note au passage que le capital-risque a consacré dès 2006 l'internet mobile et le web 2.0. « Alors que le web 2.0 a battu les recors auprès des investisseurs américains avec 455 millions de dollars investis, les leaders français commencent à émerger en fin d'année 2006 et cette tendance devrait largement s'amplifier » commente le rapport sectoriel d'Oseo. Il est noté aussi une progression remarquable des projets de logiciels embarqués (6% des projets de ce sous-secteur en 2005, contre 19% des projets en 2006). Pour les télécoms, le montant total des aides allouées a progressé de 6,7% sur un périmètre plus resserré (-4% en nombre de projets), et sur les régions déjà fortement « imprégnées » d'innovation logicielle et télécom : Ile-de-France et Paca (à elles deux, 35% des contrats signés et 42% des aides), mais aussi Bretagne, Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon, Aquitaine et Bourgogne. Effet de levier L'agence d'accompagnement de l'innovation souligne par ailleurs le fort effet d'entraînement constaté autour de ce financement (subvention, cofinancement bancaire, garantie). Pour chaque euro de fonds public confié à Oseo qui permet d'accorder 2,2 € d'aides aux entreprises, et qui amène celles-ci à enclencher une dépense de 7 € en R&D, ce sont en définitive 20 € d'investissements induits qui interviennent. En 2006, les programmes d'innovation soutenus représentent près de 860 M€ investis et 2,5 Md€ d'investissements induits pour les prochaines années. Selon la direction de l'agence, le rythme de croissance de cet effort (de l'ordre de 20%) devrait se poursuivre en 2007 avec un objectif de 1,1 Md€ apportés à des projets innovants. Au sein et hors de la dynamique des pôles de compétitivité.