HP annonce la BL807c, une double lame qui peut embarquer jusqu'à quatre Itanium 9100 bi-coeur. Elle vient s'enficher dans un châssis C-Class, lequel peut recevoir indifféremment des lames animées par des processeurs x64. A défaut de pouvoir être plus révolutionnaire que son processeur Itanium, cette lame marque une tendance de fond : celle de la généralisation d'un format né dans le monde x64 dont les qualités sont à la mesure des changements qu'il engendre. Plus denses et plus économes, les serveurs en lames sont surtout mieux adaptés que ceux en rack à une administration centralisée pour une architecture systèmes qui mêle plus facilement virtualisation et granularité. HP, qui ne perd pas une occasion de promouvoir sa vision du datacenter de nouvelle génération, insiste sur les facilités d'administration des lames. Une facilité qui s'étend jusqu'au niveau prosaïque, mais coûteux, du câblage. Autant d'atouts induisent des inconvénients. Selon Benoît Maillard, chef produit de la division Business Critical Systems (BCS) d'HP France, la densité d'une configuration lame peut multiplier par 10 la consommation électrique au mètre carré. C'est une des raisons pour laquelle les responsables de datacenters construits aux alentours de l'an 2000 peuvent être réticents à déployer des lames. Ils craignent l'apparition de points chauds. L'autre grande raison est l'inertie des mentalités. L'exploitation du potentiel des lames en terme d'administration implique à la fois une formation et une remise en cause des compétences. Mais c'est à ce prix que l'on peut espérer des économies d'énergie de l'ordre de 25% et des gains considérables en temps de maintenance. Avec la lame BL807c, on atteint le niveau de performances des RX6600, serveurs de milieu de gamme, au bémol près d'une capacité mémoire maximale de 96 Go contre 192 Go. Pour les utilisateurs venant du monde des serveurs BCS, le choix d'un châssis, et de ses lames, se traduit par une baisse du prix du ticket d'entrée. Une démarche à l'inverse de celle que redoutent les utilisateurs de serveurs x64 en rack. Quant au processeur Itanium, il poursuit son bonhomme de chemin. Benoît Maillard précise que sur cent de ces processeurs Itanium livrés par HP, seulement la moitié d'entre eux ferait tourner Unix (et VMS) dans le cadre de l'évolution du parc de machines à base de processeurs PA-Risc ou Alpha. Trente accueilleraient Windows Server et vingt Linux. Une répartition qui vient à propos pour étayer l'idée d'un Itanium qui s'inscrirait sans à-coup dans la continuité des systèmes x64 pour accompagner la montée en charge. Une certitude, chez HP, il est au coeur des évolutions qui font converger l'ensemble des systèmes d'entreprise historiques vers une architecture harmonisée. Il participe ainsi à la baisse du coût des transactions. Là où, en 2004, un rx46400, capable d'atteindre 161 000 tpm, mettait la transaction Tpcc à 3,94$, un rx6600, qui atteint 372 000 tpm, a permis de baisser à 1,81$.