Dans le Magic Quadrant consacrée aux applications d’automatisation (ARA pour Application Release Automation), le cabinet Gartner a déjà identifié un certain nombre d’acteurs dont les leaders Electric Cloud, CA Technologies Automic, IBM (UrbanCode) et XebiaLabs, sans oublier leurs challengers et visionnaires comme Puppet, Red Hat (Ansible) et autres Micro Focus et Clarive. Chaque éditeur fait valoir ses avantages concurrentiels, il faut dire que ce marché devrait croître de 20 % par an selon Gartner jusqu’en 2020. A cette date, 50 % des entreprises mondiales devraient disposer d’une solution d’automatisation de déploiement d’applications contre un peu plus de 10 % aujourd’hui. Prenons l’exemple de XebiaLabs ou de Red Hat Ansible, tous deux mettent en avant la simplicité de leur plateforme qui se déploie sans agent. « Ansible est un framework de déploiement de composants qui fonctionne sans agent, il exploite l’interconnexion des composants via des modules. En lui-même, le déploiement des agents s’apparente à un projet IT à part entière », souligne Hervé Lemaître, Business Strategist and CTO de Red Hat France. De son côté Benoit Moussaud, directeur technique de XebiaLabs, indique même que la majorité des outils dans le carré du Gartner est basée sur des workflows et des agents « L’adaptation des workflows nécessitent une armée de personnes, notre outil XL Deploy gère les séquences et génère les workflows dynamiquement. Le passage du déploiement à l’échelle de l’entreprise est plus simple, grâce à notre interface graphique conviviale. »  Précisons que la plateforme DevOps XebiaLabs repose sur trois services : XL Deploy pour délivrer les applications, XL Release pour orchestrer le pipeline de déploiement (test, développement, intégration) et XL Impact pour collecter les outils. Quant à Red Hat, Ansible se complète de Ansible Tower (contrôle sécurité, orchestration, intégration) et de la plateforme de plus haut niveau OpenShift pour le déploiement en continu. A l’opposé de Red Hat et de XebiaLabs, la solution UrbanCode d’IBM fonctionne par agent.

Casser les silos dans l’entreprise

Et de toute évidence, Erwan Maréchal, responsable du segment management & plateformes et architecte Cloud et DevOps chez IBM, ne partage pas le point de vue de ces concurrents cités précédemment et pointe un certain nombre d’arguments en sa faveur. « La complexité de déploiement de notre application est faible, nous arrivons à mener des POC en moins d’une semaine. L’une des forces de notre solution est la partie graphique intelligible qui s’adapte aux besoins du client. De même, nous avons un large choix de plugins et un ensemble de modules de release management qui ont fait leurs preuves à l’échelle. Nos clients qui font aussi le choix de notre solution bénéficient de garanties de sécurité. Plusieurs analystes ont étudié notre offre à l’image de Forrester qui l’a classée en tant que leader dans son rapport  (ndlr : The Forrester Wave : Continuous Delivery And Release Automation, Q3 2017) ». IBM s’appuie d’ailleurs sur un certain nombre de témoignages clients comme NBCUniversal qui exploite UrbanCode Build, UrbanCode Deploy et IBM Development and Test Environment Services as the engine of DevOps dont les bénéfices sont probants, à savoir une réduction de 75 % du temps de déploiement pour les mises à jour et des temps de tests qui passent de 6-8 semaines à 3 heures. Autre exemple, celui de l’assureur américain Nationwide qui, dans son approche DevOps et en utilisant les offres Rational d’IBM, a amélioré la qualité de ses services de 50 % ces trois dernières années et réduit de 70 % ses temps d’arrêt.

De son côté, CA Automic met en avant sa plateforme unique qui s’adresse à la fois aux développeurs, aux opérationnels et aux métiers. « Contrairement à certains de nos concurrents qui excluent les opérationnels pour se concentrer en priorité sur les développeurs, CA Business Automation s’adresse à tout le monde dans une démarche plus large dans l’entreprise. Nous adressons ainsi les développeurs via Release Automation comme le fait Jenkins mais aussi les opérationnels pour automatiser les processus via Workload Automation, sans oublier les métiers via Service Orchestration en leur mettant à disposition un catalogue de services (Self-service) », indique Yann Guernion, directeur marketing produit chez CA Automic. En proposant une plateforme globale, CA Automic souhaite éliminer les silos, gagner en agilité et éviter ainsi l’empilement et l’atomisation des logiciels d’automatisation dans les services comme Jenkins pour les développeurs, le scheduler Oracle de l’administrateur Oracle ou celui de SAP pour l’administrateur SAP… Pour le cabinet de conseil Xebia, les outils proposés par tous ces éditeurs permettent effectivement d’avancer à grands pas. « Les gains de ces outils d’automatisation à l’échelle sont effectivement perceptibles mais ils ne doivent pas être une source de blocage par rapport à l’évolution d’un projet. Notre message est de soutenir l’autonomie des équipes en leur laissant le choix de leurs outils en fonction de leurs besoins. Par exemple, le choix d’un Jenkins pour l’intégration continue n’est pas gravé dans le marbre, peut-être qu’un changement d’outil sera nécessaire pour répondre à de nouveaux besoins », conclut Alexis Horgix Chotard, consultant DevOps et Technical Officer chez Xebia. Ne pas forcément s’enfermer dans un seul outil d’éditeur, c’est aussi une volonté très marquée que nous avons pu constater lors de nos matinées débats de l’IT Tour, d’autant qu’il est parfois difficile de s’en extraire.