L'éditeur français Business Objects vient d'accepter une offre d'achat « amicale » de l'Allemand SAP. Le numéro un mondial des progiciels de gestion intégrés (PGI, en anglais ERP) met 4,8 milliards d'euros (6,78 milliards de dollars) sur la table pour s'offrir le spécialiste des solutions d'analyse décisionnelle (dites aussi de Business Intelligence ou BI). Le fondateur de Business Objects, le Français Bernard Liautaud, va entrer au conseil de surveillance de SAP. La société qu'il a créée compte aujourd'hui 44 000 clients dans le monde. Pour mémoire, Oracle a racheté Hyperion en début d'année pour 3,3 milliards de dollars. Et Business Objects a lui-même racheté Cartesis, spécialiste des applications financières, au printemps dernier pour 225 M€. L'acquisition de BO va permettre à SAP d'avancer sur le marché de la BI et de proposer des solutions intégrées bien plus vite que la co-innovation ne le lui aurait permis, a déclaré Henning Kagermann, PDG de l'éditeur allemand, au cours d'une conférence de presse téléphonique. Le dirigeant a précisé que la transaction avait été acceptée aujourd'hui, dimanche 07 octobre, par les conseils d'administration des deux sociétés. « Les clients réclament un environnement constitué de processus métiers intégrés et gérés de bout en bout », a commenté Henning Kagermann, en estimant par ailleurs qu'il y avait peu de recouvrement entre les offres des deux éditeurs (réflexion qui paraît surprenante quand on considère les offres additionnées de SAP, BO, Cartesis et OutlookSoft). Il pense qu' « il ne sera pas nécessaire de faire d'importantes restructurations ». Business Objects conservera son autonomie Business Objects gardera son autonomie de fonctionnement. « Nous serons une entité indépendante au sein du groupe SAP », a confirmé John Schwarz, PDG de Business Objects, s'exprimant depuis le siège social allemand de SAP, situé à Walldorf. Néanmoins, BO va renforcer l'intégration de ses solutions avec celles de son acquéreur. « Nos offres BI seront disponibles sous une forme plus intégrée pour les clients de SAP et sous une forme plus indépendante pour les entreprises qui n'utilisent pas SAP, » a-t-il poursuivi. Le dirigeant de BO a également souligné la puissance combinée des réseaux de distribution des deux éditeurs : 5 000 partenaires. Ce qui, selon lui, devrait leur faciliter l'approche des entreprises de taille moyenne. Un marché sur lequel SAP a lancé sa suite hébergée, SAP Business ByDesign, il y a moins de trois semaines. Rappelons que, depuis le début de l'année, de nombreux rachats se sont produits sur le marché des solutions décisionnelles, plus particulièrement sur le secteur des outils de CPM (gestion de la performance économique). Après l'absorption d'Hyperion par Oracle, Business Objects avait en effet repris Cartesis et SAP lui-même avait ensuite racheté OutlookSoft. Plus récemment, Cognos a racheté Applix.