Le collectif Anonymous a  prétendument menacé de détruire Facebook, le 5 novembre prochain, accusant le réseau  social d'espionner ses membres, de coopérer avec des gouvernements autoritaires et de s'immiscer dans la vie privée des internautes. La menace a été diffusée dans une vidéo postée sur YouTube le 16 juillet dernier, visionnée plus de 700 000 fois et ayant suscité de nombreux commentaires. Toutefois, elle ne figure ni sur le fil Twitter d'Anonymous ni sur son blog, ce qui a conduit certains experts à se demander si elle provenait réellement du groupe de hackers ou si elle était tout simplement fausse. « La vidéo a été postée il y a  presque un mois et n'a pas encore été largement diffusée sur les canaux habituels d'Anonymous et quelquefois même, pas diffusée du tout », fait remarquer Rik Ferguson, directeur de la sécurité pour la recherche et la  communication chez Trend Micro, sur le blog de la société. « De plus,  les profils Twitter qui semblent y être associés sont inactifs ».

Dans cette vidéo, Anonymous affirme que Facebook collabore avec les gouvernements égyptiens et syriens dans le but d'espionner les gens et accuse le réseau d'avoir également communiqué des informations sur les utilisateurs du site à des entreprises spécialisées dans la sécurité. Les paramètres sur Facebook qui permettent d'assurer la confidentialité de certaines données sont des « leurres », affirme le groupe. « Détruisez Facebook pour le bien de votre propre vie privée», clame une voix brouillée sur la vidéo pendant  deux minutes. Contactée à Londres, une porte-parole de Facebook n'a pas souhaité commenter cette information.

Certains experts s'interrogent sur la sécurité du site

Parallèlement, certains experts estiment que la sécurité de Facebook pourrait être améliorée. Dans ce domaine, la société créée par Marc Zuckerberg a récemment lancé une chasse aux bugs. Elle offre une gratification financière aux utilisateurs qui lui communiqueraient directement les failles de sécurité qu'ils auraient découvertes. « Nous avons commencé à tester le site et à leur faire part de vulnérabilités », indique ainsi Mandeep Khera, directeur du marketing de Cenzic, une société spécialisée dans la sécurité. Mais Facebook ne prendrait pas au sérieux les faiblesses qu'ils ont identifiées, notamment sur le mode de connexion et les mots de passe. Malgré tout, Mandeep Khera note que Facebook a apparemment corrigé l'un de ces problèmes concernant une mauvaise interruption de session avec le navigateur Internet Explorer. Celle-ci se produisait lorsque l'utilisateur se déconnectait avec IE et effectuait un retour en arrière de quelques pages. Un rafraîchissement de la page Facebook le reconnectait alors de nouveau.

Anonymous et un groupe affilié appelé Lulz Security ont mené de nombreuses campagnes de piratage contre des entreprises et des gouvernements à cause de leurs politiques jugées offensantes. L'une de leurs tactiques est de mener des attaques par déni de service, attaques qui consistent à assaillir un site Web par un excès de trafic dans le but de provoquer l'arrêt de ce dernier. Ces groupes ont  piraté des serveurs et subtilisé des données, en les affichant publiquement. Ils s'en sont pris ces derniers mois  à la Central Intelligence Agency, aux États-Unis, aux sites PBS.org et  Fox.com et également à la Serious Organised Crime Agency, au Royaume Uni.

Crédit illustration : D.R.