En janvier 2012, les sites d'emplois américains Dice et Modis listent les métiers qui seront en vogue et qui le resteront en 2013. Du côté de l'actualité sociale, syndicats et salariés d'IBM Sophia-Antipolis et La Gaude protestent une fois encore contre l'annonce d'un projet de déménagement où il est question de transférer le personnel du site de Sophia vers celui de la Gaude. Selon la place de marché de compétences informatiques HiTechpros, l'année 2011 finit sur une hausse de la demande sur le marché de la prestation informatique. A l'automne, l'emploi IT se porte encore relativement bien selon le salon Lesjeudis.com où 2 000 offres IT sont proposées par une quarantaine d'entreprises informatiques. Mais les jeunes ingénieurs en quête d'un stage et les informaticiens au chômage sont plus nombreux qu'à l'accoutumée et les SSII font preuve de prudence en raison d'un manque de visibilité sur l'année et du calendrier électoral. D'ailleurs, l'Apec estime que le contexte incertain devrait conduire les entreprises de la high-tech à recruter davantage de profils opérationnels et moins de jeunes diplômés.

Le cloud reste un marché porteur

Toutefois, certains secteurs, comme le cloud restent porteurs. IDC estime qu'il contribuera à la création de 14 millions d'emplois dans le monde d'ici 2015. De son côté, l'Union européenne indique vouloir créer 2,5 millions d'emplois dans le cloud. Pendant ce temps, certaines entreprises comme Yahoo se restructurent. En avril, ce dernier annonce la suppression de 2 000 postes dans le monde pour économiser 375 millions de dollars. Idem chez ST-Ericsson qui réduit de près de 30% ses effectifs au niveau mondial. En France, les opérateurs subissent les conséquences de l'arrivée fracassante de Free sur le marché de la mobilité. Tempête sociale chez Bouygues et SFR en juillet. Des réorganisations se préparent. En novembre, SFR annonce un plan de départ volontaire entraînant la suppression de plus de 850 emplois. Un peu plus tôt dans l'année, le contexte économique incertain avait même conduit des entreprises profitables comme IBM France à pratiquer un gel des salaires. Chez HP, le climat est sombre. En mai, la PDG de la firme de Palo Alto, Meg Whitman, indique vouloir se séparer de 27 000 employés dans le monde, dont 520 en France. Au final, 29 000 coupes seront effectuées.

Suppressions de postes pendant l'été

En juin, Nokia annonce la suppression de 10 000 postes d'ici à fin 2013, ainsi que la fermeture de son usine de Salo, en Finlande. Microsoft France n'est pas épargné et prépare en juillet le premier plan social de son histoire. Autre entreprise en restructuration, Alcatel-Lucent qui dans le même temps prévoit de supprimer 5 000 postes dans le monde, dont près de 1 000 en France. De son côté, Cisco réduit de 2% ses effectifs et Lexmark décide de mettre fin à son activité jet d'encre. Des réductions d'effectifs sont également annoncées au cours de l'été 2012 chez Motorola et chez Sharp. A La Gaude, les IBMers protestent contre la délocalisation de sous-traitants.

Syntec Numérique prévoit une croissance nulle pour 2013 

Toutefois et en dépit de la crise, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) constate que les 250 plus grosses entreprises ICT en termes de chiffres d'affaires boostent l'emploi dans le secteur IT. Le Syntec Numérique est moins optimiste concernant l'avenir du secteur de l'édition logicielle et des services IT. Le syndicat professionnel prévoit une croissance nulle dans la branche en 2013 et une diminution du volume des recrutements. Enfin, entre fin septembre et fin octobre 2012, la Dares décompte 900 personnes de plus inscrites à Pôle Emploi dans les professions liées aux systèmes d'information et de télécommunications, soit 36 400 informaticiens inscrits.