Parmi treize candidats, c'est Pierre Audoin Consultants que la Commission européenne a sélectionné pour diriger un consortium de promotion du logiciel et des services en Europe. Montant du contrat : 424 600 € sur quinze mois. Cette entité compte trois autres acteurs dont l'Idate (France), l'Institut Fraunhofer ISI (le CNRS allemand) et London Economics (Grande-Bretagne). Elle travaillera de concert avec la direction INFSO (Information society and media) de la Commission européenne afin de déterminer quel était l'impact économique et social de l'industrie et des services en Europe. « Jusqu'à présent, Bruxelles s'est essentiellement penché sur les problématiques liées aux télécoms, car il s'agit d'une industrie plus importante en termes de chiffre d'affaires et de salariés », déplore Frédéric Giron, directeur des études chez PAC. Mais Viviane Reding, Commissaire à la société de l'information, s'intéresse désormais au monde du logiciel car son impact est important en termes d'usage. Les dernières analyses concernant le marché des logiciels sont par ailleurs plutôt pessimistes. Une étude publiée par PAC en mars dernier prévoyait en effet un net ralentissement de la croissance du secteur pour 2009 : de 5 % en 2008 (210 Md€) elle devrait passer à 1%, voire 0% cette année. Le consortium espère ramener ce chiffre à 3% dans les cinq années à venir. Consciente de l'enjeu, Viviane Reding a commencé par étudier une série de recommandations rédigées par le Syntec Informatique en novembre 2008. Elle a également rencontré différents acteurs du monde du logiciel (éditeurs, SSII, syndicats...) La création d'un consortium s'est alors imposée, et Bruxelles a lancé un appel d'offres, remporté par PAC. Ce groupement sera chargé d'établir une cartographie des acteurs européens et de définir un ensemble de réglementations et de scénarios pour encourager la croissance de l'industrie logiciel européenne. « Un premier rapport sera remis à Viviane Reding en juin prochain, et les résultats de ce projet, qui durera environ quinze mois, seront présentés à la Commission européenne lors d'un atelier en juin 2010 », explique Frédéric Giron. Une soixantaine d'échanges individuels sont prévus avec quatre types d'acteurs clés du logiciel : les éditeurs (vente de licence et maintenance, y compris dans le domaine des jeux vidéos), les sociétés de services associées (SSII), les nouveaux services (SaaS, externalisation, cloud, machine-to-machine) et les sites de publicité en ligne (comme Google). Les associations professionnelles du secteur, les pouvoirs publics, les acteurs du capital-risque ainsi que les utilisateurs finaux prendront également part à ces entretiens. Enfin, le consortium a décidé de s'attaquer à tout ce qui pouvait entraver le développement de ce secteur en Europe : faciliter les financements, encourager la R&D et évangéliser les PME sur les gains qu'elles peuvent réaliser en étant correctement équipées.