Marvin Minsky, professeur émérite du Massachussetts Institute of Technology, spécialiste des sciences cognitives, pionnier des réseaux neuronaux et l’un des co-fondateurs du laboratoire d’intelligence artificielle du célèbre institut de recherche américain, est mort ce dimanche d’une hémorragie cérébrale à l’âge de 88 ans.

Dans son livre « La Société de l’Esprit » (Society of Mind), il essaie d’expliquer comment fonctionne l’esprit et comment l’intelligence peut se construire. Son dernier ouvrage, intitulé « The Emotion Machine : Commonsense Thinking, Artificial Intelligence and the Future of the Human Mind », a été publié en 2006. Il y écrit que les états émotionnels ne sont pas particulièrement différents des processus de la pensée et y aborde comment le cerveau humain pourrait travailler, ainsi que la conception de machines qui pourraient ressentir et penser. « Nous pourrons alors essayer d’appliquer ces idées, à la fois à la compréhension de nous-mêmes et au développement de l’intelligence artificielle ».

Sur le site de l’ACM (Association for Computing Machinery), il est rappelé que son travail sur l’intelligence artificielle utilisant la manipulation de symboles remonte aux années 50 et 60. « Beaucoup considèrent que son article de 1960 « Steps toward artificial intelligence » comme le cri de ralliement de toute une génération de chercheurs.

Membre fondateur du MIT Media Lab en 1985

Marvin Minsky a reçu de nombreuses distinctions dont, en 1969, le prestigieux prix Turing, décernée aux chercheurs en sciences informatiques. Né le 9 août 1927 à New York, diplômé de Harvard et de Princeton (doctorat de mathématiques), où il a réalisé le premier simulateur de réseau neuronal (appelé le SNARC), il a ensuite rejoint en 1958 le département d’ingénierie électrique et sciences informatiques du MIT. Dans la foulée, Marvin Minsky y a co-fondé le laboratoire d’IA où il essayait de recréer dans les machines les capacités humaines telles que la perception et l’intelligence, y compris par l’utilisation de mains robotisées pouvant saisir des objets.

En 1985, le chercheur devint membre fondateur du MIT Media Lab qui travaille actuellement sur les technologies avancées dans des domaines tels que les interfaces tangibles, les robots personnels ou l’informatique affective qui se concentre sur les systèmes capables de reconnaître et de modéliser les émotions humaines.