L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe, rattachée au ministère de l'Environnement) s'est associée au club de managers IT de l'ouest de la France ADN-Ouest pour réaliser une étude sur la consommation électrique des équipements informatiques des entreprises. Cette étude montre certes le poids important de cette consommation, avec le coût associé, mais aussi que d'importantes économies sont possibles, de l'ordre de 25% du montant total de la facture. Extrapolée au niveau national, cette économie possible est l'équivalent de la consommation d'une ville de 800 000 personnes comme Marseille.

La consommation électrique d'un salarié français en lien avec avec les outils informatiques est, en moyenne, de 363 kWh/an. Mais les disparités sont très importantes : de moins de 300 kWh/an, on atteint les 800 kWh/an dans les services. La répartition entre les trois strates serveurs / switchs et bureautique est également variable mais, en moyenne, la bureautique (PC, portables, imprimantes...) représente 53% du total, les serveurs 27% et les switchs 20%. Selon les organisations, l'informatique représente de 2% à 58% de la facture électrique globale. En moyenne par secteur, l'industrie n'affiche un taux que de 2,9% de sa consommation électrique liée à l'informatique contre 25% dans le tertiaire.

Des économies très importantes possibles

Selon cette étude, le potentiel maximum d'économies possible est de 40%. Mais les auteurs jugent qu'environ 20 à 30% sont effectivement aisément atteignables. En effet, de nombreux matériels, parfois très consommateurs, restent allumés la nuit ou le week-end. Un copieur consomme ainsi, en moyenne, 447 kWh/an contre 151 pour un PC fixe et 71 pour une imprimante ordinaire.

Seulement 4 utilisateurs sur 5 éteignent leur matériel individuel avant un week-end, 12% le mettant en veille avec verrouillage de session et 3% le laissent en marche. 10% estiment que la consommation électrique pouvant être économisée est insuffisante pour justifier une extinction. La simple élimination totale de cette consommation électrique inutile permet pourtant d'atteindre les 40% d'économies annoncées. L'Ademe recommande donc d'automatiser les extinctions et mises en veille de matériels.

La virtualisation est bonne pour l'environnement

Côté serveurs, la virtualisation semble très positive. La consommation réelle d'un serveur physique est de l'ordre de 170 W, soit bien moins que la consommation nominale standardisée alors que les équipements électriques ou de climatisation sont dimensionnés en fonction de la puissance nominale et non de la consommation réelle.
40% des serveurs physiques hébergent des serveurs virtuels, en moyenne une vingtaine. La consommation d'un serveur virtuel est de l'ordre de 8,5 W. Mais la plupart des serveurs virtuels sont surdimensionnés voire non-sollicités. Selon l'étude, l'optimisation de la virtualisation (adoption quand c'est utile, suppression des machines virtuelles inutiles...) permettrait des gains allant de 10% à 90% de la consommation électrique des datacenters. L'Ademe diffuse un livre blanc basé sur cette étude et visant à guider les entreprises dans l'adoption des meilleures pratiques.