Le petit poucet du cloud français Ikoula s'épanouit à l'international en ouvrant de nouvelles instances cloud à Singapour et en Floride. Une décision qui a été prise pour répondre aux demandes de ses clients. « Pour des raisons de gestion de données ou de commerce électronique, plusieurs clients américains veulent rayonner sur le monde entier, notamment en Asie », explique Jules-Henri Gavetti, co-fondateur d’Ikoula. Pour autant, la société n'a pas choisi d'ouvrir dans ces pays ses propres datacenters (comme c'est le cas à Reims ou encore à Beauvais) mais a opté pour des partenariats avec des acteurs télécoms locaux afin d'utiliser leurs infrastructures pour de la bande passante et de la colocation de serveurs. « La bande passante de Singapour vers la Chine est très bonne. Nous avons installé nos serveurs chez SingTel, au nombre d'une vingtaine aujourd'hui, dont 5 pour du cloud privé et 15 pour du cloud public », poursuit Jules-Henri Gavetti. Concernant sa présence aux Etats-Unis, des négociations sont actuellement en cours avec un opérateur télécom américain dont l'identité n'a pas été révélée.

Le fait de mettre à disposition des instances à l'étranger permet des gains en termes d'affichage web assez significatifs, en particulier pour les sites transactionnels pour lesquels le recours à un CDN n'est pas des plus pertinents. Mais ce ne sont pas les seuls. « L'intérêt technique est aussi que la plateforme de gestion est centralisée en France mais dupliquée dans les différents pays pour permettre à chaque zone de rester indépendante », indique Jules-Henri Gavetti. « Le réseau et les serveurs sont différents, mais on utilise nos APU et le moteur de la fondation Apache Cloudstack qui est le framework Open Source le plus utilisé au monde devant OpenStack avec des références comme Amazon, Zynga, Orange, NTT ou encore British Telecom ».

L'instance cloud à Singapour deux foix plus chère qu'en France

En ouvrant des instances à l'étranger (également en Allemagne, Suisse et Luxembourg), Ikoula veut doper surtout son activité de cloud public qui devrait progresser très fortement d'ici 2017. « Cette activité représente aujourd'hui entre 2 et 5% de notre chiffre d'affaires mais devrait représenter entre 20 et 30% d'ici deux ans », fait savoir Jules-Henri Gavetti. En termes de tarification, il existe des différences significatives, à performance égale, entre des instances en France et des instances à Singapour. « Ici, nous proposons une VM pour moins de 5 euros par mois comprenant 512 Mo de RAM, un demi vCPU et 50 Go de SSD, alors pour pour l'Asie, on sera autour des 9 euros. La zone Singapour est très chère mais elle est également de très bonne qualité », analyse le co-fondateur d'Ikoula.