Ce mardi, tous les candidats à la très onéreuse licence de téléphonie mobile UMTS devront avoir déposé leur candidature à l'Arcep, l'Autorité de régulation des télécoms. Longtemps pressentie pour cette quatrième licence 3G, Iliad, la maison mère de Free, a attendu la veille de la date limite pour se déclarer officiellement. Face au tarif demandé par l'Etat (619 ME plus 1% du CA généré), Numericable et Neuf Cegetel ont jeté l'éponge. De son côté, Iliad est bel et bien sur les rangs, mais pas à n'importe quel prix. Maligne, la maison mère de Free pose ses conditions dans un communiqué aux allures de plaidoyer. Après avoir échoué dans sa demande - rejetée par le Conseil d'Etat - pour l'annulation de cet appel à candidature (aux motifs de conditions financières trop importantes), Iliad a finalement trouvé un intérêt à se positionner à la table des opérateurs mobiles avec Bouygues Telecom, SFR et Orange. « Les marges très élevées des opérateurs mobiles historiques, la baisse continue des charges de terminaison d'appels sur réseaux mobiles, la portabilité des numéros, la faculté d'obtenir rapidement un accord d'itinérance ainsi que la forte baisse du coût des équipements dessinent le cadre d'un modèle économique de développement attractif, reposant sur une offre simple, accessible à tous et sans engagement de longue durée », explique la société dans son communiqué. Candidat, oui mais... Evidemment, après avoir tenté d'annuler les conditions financières de l'attribution de cette 4e licence, Iliad pose ses conditions. Sachant qu'en cas de succès, le directeur général d'Iliad Maxime Lombardini estime l'investissement total « entre 1,8 et 1,9 milliard d'euros », l'opérateur demande un aménagement des modalités financières et notamment un échelonnement des paiements. Deuxième condition, « l'accès aux bandes de fréquences 900 MHz concomitamment aux fréquences 2,15 GHz », à la portée plus importante. Enfin, Iliad met la pression sur ses (éventuels) futurs concurrents en poussant à la coopération pour la mise en place des infrastructures, sous la surveillance de l'Arcep. La guerre est déjà commencée, Maxime Lombardini estimant qu'ils pratiquent des prix élevés. Si Iliad était retenu par l'Arcep le 29 février 2008, avant validation par le gouvernement, le groupe pourrait alors proposer une véritable offre 'quadruple play' : Internet, TV, téléphonie fixe et mobile. Et vendre une partie de son réseau à un éventuel MVNO (opérateur virtuel) comme l'a confirmé son DG. Maxime Lombardini a en effet déclaré au journal Les Echos vouloir « répliquer dans le mobile ce que nous avons su faire dans l'Internet : des offres simples, accessibles, innovantes et sans engagement de longue durée ». A moins qu'Iliad ne jette l'éponge, ce qui peut encore être le cas, devant la barrière financière à l'entrée de ce marché. Pour autant, la société n'abandonnerait pas son idée de disposer d'une offre de téléphonie mobile et se tournerait alors vers une position de MVNO. Enfin, si une autre de ses exigences était satisfaite : cela se ferait uniquement, a ajouté Maxime Lombardini, « si le régulateur a la volonté d'imposer des conditions plus favorables aux MVNO ».