( Source EuroTMT ) Vodafone a finalement rendu les armes. Après avoir longtemps résisté à l'attrait de l'iPhone, le géant britannique de la téléphonie mobile a donc, à son tour, succombé aux charmes du smartphone d'Apple et va le commercialiser, à partir de 2010, sur ses principaux marchés européens. Une décision qui a dû lui coûter, l'opérateur ayant longtemps affirmé ne pas avoir besoin de l'iPhone pour poursuivre son développement. Refusant de passer sous les fourches caudines d'Apple quand ce dernier signait des contrats d'exclusivité et de partage de revenus avec les opérateurs mobiles pour la commercialisation du tout premier modèle d'iPhone, Vodafone ne s'était pas plus intéressé au produit quand Apple abandonna ses prétentions et ouvrit à tous les volontaires la possibilité de distribuer le deuxième modèle. Mais voilà, le marché a fait craquer l'opérateur britannique, la commercialisation d'autres smartphones que l'iPhone ne lui ayant pas permis (et cela contrairement à Verizon aux Etats-Unis) de protéger ses parts de marché. Comme on a pu le constater en France quand SFR et Bouygues Telecom ont pu commercialiser l'iPhone, ce mobile constitue un formidable moteur de croissance des ventes pour les opérateurs : en trois mois, SFR en a ainsi vendu 225 000 exemplaires et Bouygues Télécom a franchi les 200 000 unités vendues en septembre, moins de cinq mois après sa mise en vente. Et l'effet iPhone explique le sursaut du marché français de la téléphonie mobile au deuxième trimestre 2009 : les prises d'abonnement ont triplé par rapport à celle du deuxième trimestre 2008. Un constat que Vodafone a été contraint de faire. Regagner des parts de marché avec l'iPhone Comme le souligne une étude récente d'Exane BNP Paribas consacré au géant britannique, l'opérateur perd des parts de marchés trimestre après trimestre en Europe depuis le début de 2008, notamment en Grande-Bretagne. Et pour les analystes de la banque, il n'y a qu'une seule explication : « Vodafone ne commercialise pas l'iPhone, contrairement à T-Mobile Allemagne et à O2 UK. » Pour justifier l'intérêt de commercialiser le mobile d'Apple, Exane BNP Paribas a aussi regardé l'impact des ventes du smartphone sur les revenus de T-Mobile. Entre début 2008 et mi 2009, l'opérateur mobile allemand a ainsi vendu près d'un million d'appareils, dont la moitié à des nouveaux abonnés. Ces derniers enregistrent un revenu moyen par abonné de 60 €, les anciens abonnés ayant acquis un iPhone voyant leur Arpu augmenter de 15 €. Ce qui est significativement supérieur à l'Arpu moyen de l'ensemble de la base clientèle qui ressortait à quelque 15 € à fin juin. Au deuxième trimestre 2009, Exane note aussi que l'iPhone a généré un chiffre d'affaires services de 93 millions d'euros, se traduisant par un impact positif de 5 % sur la croissance des revenus de T-Mobile. L'effet est donc significatif. Et il est d'autant plus quand on le compare à d'autres smartphones, dont les effets sont moindres sur le revenu par abonné et sur la croissance des revenus. Ainsi Exane estime que pris dans sa globalité, la migration de la base clientèle vers les smartphones se traduit par un revenu par abonné supplémentaire de 8 euros et un impact sur les revenus de 2 à 3 %. Et c'est à partir d'un gain de 9 euro sur l'Arpu, que la vente de smartphone par les opérateurs devient une bonne opération financière. Un niveau que seul l'iPhone permet aujourd'hui d'atteindre et, même, de dépasser.