Pour son séminaire de printemps, l'USF, club des utilisateurs SAP francophones, a choisi de revenir sur la problématique du changement, la semaine dernière à Paris. Changement nécessaire, mais souvent subi ou imposé. « C'est une assez vieille thématique, a reconnu Jean Leroux, président de l'USF. Nous la revisitons en tenant compte de l'impact des réseaux sociaux dans l'entreprise. Il y a derrière les technologies qui évoluent des hommes et des femmes qui représentent le capital humain de l'entreprise et qu'il faut accompagner dans ces bouleversements. » Pour en parler, le club avait convié plusieurs experts (voir encadré) qui se sont attaché à mettre en perspective la logique d'intérêt collectif du travail collaboratif.

Ce fut aussi l'occasion d'une première apparition publique pour Nicolas Sekkaki, directeur général de SAP France, qui vient de succéder à Pascal Rialland. Si Jean Leroux a apprécié que le nouveau patron français ait réservé cette primeur à ses utilisateurs, la démarche est somme toute logique. Au plus haut niveau, l'équipe de direction de SAP revient en effet sans cesse, depuis le début de l'année, sur la nécessité de retrouver la confiance des clients. Nicolas Sekkaki a donc réitéré la volonté d'être à leurs côtés et de redévelopper un 'capital sympathie'. « L'USF est un formidable forum d'échange pour comprendre vos besoins et où vous voulez aller ».

L'USF s'emploie à maîtriser Solution Manager

A l'instar des deux co-PDG de SAP nommés début février, le DG français a lui aussi mis l'accent sur la capacité à délivrer des produits innovants et sur la co-innovation avec les clients. Cette dernière fait apparaître de nouveaux usages à créer, notamment autour de la business intelligence et des réseaux sociaux. SAP n'est plus uniquement synonyme d'ERP, a rappelé Nicolas Sekkaki : « ERP, BI et données sont absolument complémentaires ». Le dirigeant veut aussi se concentrer en interne sur ses collaborateurs « pour qu'ils comprennent le sens de la transformation de SAP ». En février dernier, Hasso Plattner, co-fondateur de la société, avait à ce sujet évoqué le mal-être des équipes révélé par une enquête de satisfaction interne, en particulier en Allemagne. Il avait alors souhaité refaire de SAP une 'entreprise heureuse'.

Dans un point d'étape sur les travaux en cours à l'USF, Jean Leroux a annoncé les prochains livres blancs. Le premier porte sur la BI, avec l'objectif de décrypter la stratégie et la feuille de route de BusinessObjects. Le président du club a également salué le groupe de travail sur la formation et son livre blanc sur les bonnes pratiques. Un troisième document sortira à la fin de l'année sur le Secteur Public. Enfin, l'équipe préparant le livre blanc sur Solution Manager, l'outil de suivi des applications SAP, est venue présenter aux adhérents l'avancée de ses travaux. Ceux-ci s'appuient en partie sur les retours d'un questionnaire soumis aux utilisateurs (jusqu'au 23 avril 2010). Le livre blanc est réalisé en collaboration avec Logica et en lien avec l'éditeur pour les questions techniques. « SAP nous fournit des intervenants de grande qualité », estime le groupe de travail qui, en revanche, n'oublie pas de rappeler que l'utilisation de Solution Manager (outils de déploiement et de gestion des applications) a été imposée aux utilisateurs : « vous l'installez ou bien vous n'avez pas la clé de licence ». « C'est le changement par décrêt », a lancé une adhérente depuis la salle, faisant référence à l'une des présentations d'experts de la matinée.

Illustration, Jean Leroux, président de l'USF, D.R.