Monty Widenius a lancé ce week-end un appel à sauver de toute urgence MySQL de l'emprise d'Oracle, ce dernier entendant bien absorber Sun, l'actuel propriétaire de la base de données Open Source. Le Finlandais, créateur de MySQL, enjoint tous ceux qui se sentent concernés par le sujet à écrire à la Commission européenne, dernier recours selon lui pour pérenniser le développement futur de la base de données sous la forme d'un projet Open Source. « J'ai passé les 27 dernières années à créer et faire évoluer MySQL et j'espère encore y travailler de nombreuses années avec mon équipe de développeurs, écrit Michael Widenius sur son blog. [...] Avec votre soutien, il y a de bonnes chances pour que la Commission européenne demande à Oracle de [...] donner d'autres garanties aux utilisateurs. Sans votre soutien, cela risque de ne pas se faire. La Commission européenne est notre dernier espoir vraiment important maintenant que le gouvernement américain a approuvé le rachat [de Sun]. » Le père de MySQL souligne qu'Oracle a contacté des « centaines de gros clients » en leur demandant de faire du lobbying auprès de l'Union européenne pour peser en faveur du rachat de Sun. Oracle a bien promis d'investir davantage dans le développement de la base Open Source, mais pour le développeur finlandais, « cela ne constitue pas une preuve que [...] MySQL conservera sa puissance concurrentielle dans le marché actuel ». Michael Widenius a de son côté lancé une nouvelle branche de la base de données, sous le nom de MariaDB. Les réactions au billet de 'Monty' ne sont pas toutes positives. Certains regrettent par exemple que le développeur encourage une intervention des gouvernements sur le terrain du libre. L'éditeur français d'un ERP Open Source offre de racheter MySQL pour un euro Hier, Oracle a publié dix promesses à l'attention des utilisateurs de MySQL à la suite de discussions menées avec la Commission Européenne pendant le week-end. Dans la foulée, Neelie Kroes, commissaire européenne aux TIC, s'est déclaré optimiste sur l'issue du dossier. Jeudi et vendredi dernier (11 et 12 décembre), la Commission avait auditionné de grands clients d'Oracle. Autre rebondissement du dossier, la société française Nexedi, qui édite l'ERP Open Source ERP5, a adressé hier, lundi 14 décembre, une lettre ouverte à la Commission européenne pour proposer de racheter la base de données Open Source pour un euro symbolique.