L'éditeur californien a formulé dix engagements à l'adresse des clients, développeurs et utilisateurs de MySQL, censés garantir le maintien de la concurrence sur le marché des bases de données s'il rachète Sun. Il promet, notamment, de continuer à publier et améliorer les interfaces de programmation (API) pour intégrer un moteur de stockage à MySQL, ou encore de ne pas demander de publier sous licence GPL les mises en oeuvre des moteurs de stockage s'appuyant sur ces API. Oracle précise qu'il s'engage ainsi pendant cinq ans à partir du rachat effectif de Sun.

Ces garanties semblent répondre aux inquiétudes de Bruxelles. Neelie Kroes, la nouvelle commissaire européenne aux TIC, s'est déclarée aujourd'hui plutôt optimiste sur l'issue de l'enquête antitrust en cours. De façon plutôt inhabituelle dans ce genre de dossier, la Commission européenne a diffusé un communiqué ce lundi 14 décembre indiquant que les nouvelles promesses d'Oracle constituaient un élément important à prendre en considération.

Purement cosmétiques et totalement inefficaces, selon un proche de Monty Widenius

A la fin de la semaine dernière, la Commission européenne a tenu une audience de deux jours au cours de laquelle des clients de l'éditeur californien sont notamment venus plaider sa cause. A la suite de quoi, des membres de la Commission ont poursuivi la discussion avec Oracle pendant le week-end pour établir de quelle façon il était possible d'autoriser l'opération de rachat sans mettre en danger la base Open Source MySQL.

Les engagements livrés par Oracle à l'issue du week-end sont toutefois loin de satisfaire tout le monde. Ainsi Florian Mueller, ancien collaborateur de MySQL et proche de Michael 'Monty' Widenius, père de MySQL, les juge « purement cosmétiques et totalement inefficaces ». Pour lui, ils ne préservent pas le futur de MySQL et n'ont aucun effet sur l'arrêt quasi-instantané de l'innovation autour de MySQL parce qu'aucun utilisateur professionnel, ni éditeur de moteur de stockage, ni fournisseur de technologie dérivée de MySQL ne se sentira rassuré pour le futur, ni incité à investir. Florian Mueller considère en outre que les cinq années d'engagement d'Oracle sont insuffisantes. « Ce n'est pas assez long [...] pour engager des investissements à long terme », estime-t-il.