La stratégie lentement mise en place par Microsoft pour apaiser ses relations avec les communautés Open Source vient de prendre un sérieux coup dans l'aile. En accusant mercredi TomTom de violer sa propriété intellectuelle sur huit brevets, dont trois sont liés au système d'exploitation des GPS du fabricant, basé sur Linux, Microsoft vient de réveiller des inquiétudes qu'il tentait d'endormir - notamment grâce aux efforts de l'équipe de Sam Ramji. Las, sitôt l'affaire TomTom connue, les commentaires enflammés ont resurgi, rappelant qui la menace proférée par Steve Ballmer à propos de 235 brevets, qui la campagne « Get the facts » de 2003 (et abandonnée en 2007) qui tâchait d'expliquer pourquoi Linux revenait finalement plus cher que Windows. « L'Open Source n'est pas le point focal de cette action », a donc pris soin de préciser Horacio Gutierrez, tout nouveau vice-président responsable des questions de propriété intellectuelle. Pour le service de communication de l'éditeur, l'affaire TomTom est avant tout une affaire commerciale. « Nous avons intenté cette action après avoir, de bonne foi, essayé de régler cette affaire avec TomTom pendant une année », nous a précisé Microsoft. Ajoutant que d'autres fabricants, tels Alpine, Pioneer et Kenwood, avaient acquis des licences pour utiliser ces brevets. Pour se dédouaner davantage de toute intention agressive à l'égard de Linux, Microsoft rappelle que cinq des brevets incriminés concernent le système de navigation, et que seulement trois des brevets impliquent Linux. En outre, « ce cas concerne une implémentation spécifique par TomTom du noyau Linux ». Jim Zemlin lui-même, directeur exécutif de la fondation Linux, reconnaît qu'il s'agit, « pour le moment », d'une dispute privée. Néanmoins, il écrit sur son blog rester prudent, et appelle les gens à « rester calmes, espérer le meilleur, et se préparer pour le pire ». Le meilleur serait que Microsoft se rende compte qu'il y a plus à gagner à proposer des produits innovants qu'à attaquer l'industrie, le pire serait que le système légal actuel fournisse une ouverture au géant de Redmond pour attaquer Linux, malgré les efforts de la Fondation Linux et de l'Open Invention Network pour protéger sa propriété intellectuelle.