En Europe, à peine 6% des services informatiques des entreprises sont dirigés par des femmes, contre 20% en Amérique du Nord (Etude CIO, Gartner 2006). Et à l'horizon 2012, selon le Gartner, 40% des femmes travaillant dans le secteur des technologies de l'information se seront éloignées des voies classiques d'évolution de carrière de ce secteur (chef de projet, etc.) pour exercer des responsabilités ailleurs dans l'entreprise, dans des domaines fonctionnels, en R&D, ou dans la création d'entreprise. Au delà de la prise de conscience de cette désaffection, les analystes du Gartner, Mark Raskino et Kathy Harris, recommandent dès à présent de miser sur la complémentarité des sexes dans les équipes informatiques. Pour une raison simple : dans un monde où les femmes contrôlent ou influencent 80% des décisions de dépenses, alors que 90% des produits et services sont conçus par des hommes, le hiatus est devenu trop important pour que l'on se permette de négliger son impact sur la marche et les résultats des entreprises. Intégrer dans la constitution des équipes D'autant plus qu'en informatique, comme dans d'autres domaines des affaires, les processus de décision, le travail en mode projet, l'ingénierie sociale au sens large, font que le fonctionnement de l'entreprise relève de plus en plus de la mise en réseau. Là où, précisément, les femmes ont - disent les psychologues - un avantage sur les hommes. Selon les stéréotypes hommes/femmes relevés par les deux analystes du Gartner dans diverses études scientifiques, dans la résolution des problèmes, comme dans la façon d'aborder le leadership, les femmes se distinguent par un comportement plus horizontal, multitâche, dans la recherche de collaboration, de mise en confiance, de planification, là où les hommes fonctionnent à la verticale (mode hiérarchique, résultat rapide, prise de risque). Plutôt que de forcer le jeu, avec une politique de promotion visant à recruter et retenir plus de femmes (du style de la discrimination positive), les analystes du Gartner préconisent de tenir compte autant que possible dans la constitution et dans l'organisation des équipes de l'apport respectifs de ces valeurs stéréotypes.