Un peu plus que l'agriculture, à peine mieux que l'administration : le barème de salaires appliqué par les SSII à leurs ingénieurs reste notoirement inférieur à celui des autres secteurs d'activité. Et ce, quelle que soit la tranche d'âge. Selon l'édition 2007 de l'étude socio-économique du CNISF (Conseil national des ingénieurs et scientifiques de France), avec un salaire médian de 43 805 euros en 2006, les ingénieurs du secteur informatique (SSII et éditeurs) gagnent près de 8000 euros de moins (en brut annuel) que leurs collègues d'autres secteurs. Cette valeur médiane, avec 50% des personnes qui gagnent plus et 50% qui gagnent moins, menant, selon le CNISF, à un classement des secteurs plus fidèle à la réalité que celui obtenu avec la comparaison du salaire moyen. Ce qui donne du grain à moudre aux revendications du Munci (association d'informaticiens) qui relève, notamment, qu'en dépit de la relance de l'activité et d'un début de rattrapage salarial, la situation reste sensiblement inchangée (salaire médian 2005 en SSII, selon le CNISF : 44 000 euros). Le rajeunissement des troupes, avec l'embauche massive de ces derniers mois, joue certes dans le sens de la volonté de maîtrise de la masse salariale affichée par les SSII. Mais la pression sur les prix des prestations se répercute à tous les échelons des grilles de salaires. Pour les moins de 30 ans, le salaire médian de 34 000 euros (brut) des jeunes cadres de SSII est légèrement inférieur à celui obtenu dans l'industrie (35 800), nettement en dessous de celui du secteur banque-finance (41 700). Pour la tranche d'âge des 30-44 ans, les SSII rétribuent à hauteur de 50 000 euros, là où le salaire médian atteint 55 000 euros dans l'industrie, 62 000 euros dans le secteur bancaire, et près de 54 000 euros tous secteurs confondus. Au delà de 45 ans, seule l'administration paye moins les seniors (salaire médian : 61 000) que les SSII (70 000 euros). En croissance de 6,2% Le contraste avec l'industrie, le BTP ou les autres composantes du secteur tertiaire, plus généreuses avec leurs ingénieurs, est d'autant plus flagrant qu'au même moment, selon les statistiques officielles concernant l'activité des services marchands, ce sont les nouvelles technologies qui « portent la croissance ». Près de 98 000 emplois ont été créés en 2006 dans les services marchands, soit une augmentation de 2%. Selon l'Insee, la production du tertiaire marchand, en progression de 3,1% (2,4% pour l'ensemble de l'économie) est tirée par le dynamisme des activités liées aux services informatiques (+6,2%) et au secteur télécoms (+6%). Mais, corrélativement, les prix de production progressent de façon beaucoup plus modérée (+2,3% pour l'ensemble des services marchands), le prix de l'immobilier biaisant de plus le tableau avec une progression de 4%. Pour les services aux entreprises (services informatiques inclus), les prix de production ont augmenté de 1,2%. Ceci expliquant cela : un souci de maîtrise de la masse salariale qui, pour les SSII, rime quasiment avec blocage. Sur le même sujet Des salaires quasi équivalents en SSII et chez les utilisateurs