Steve Ballmer a, une nouvelle fois, exprimé son intérêt pour un rapprochement entre Microsoft, le groupe qu'il préside, et Yahoo. A l'occasion d'une conférence devant les analystes de Wall Street, le 24 février, le patron de l'éditeur est ainsi revenu à la charge, soulignant que les vaines tentatives de rachat qui ont rythmé 2008 n'ont pas découragé Microsoft. Le PDG n'entend pas rester le témoin impuissant du faible succès rencontré par son groupe sur le terrain de la recherche en ligne. Face à la crise, Steve Ballmer juge nécessaire de poursuivre les investissements, seul moyen d'en sortir plus fort. Cette stratégie passe par un rapprochement entre les deux rivaux du géant Google, qui doivent s'allier pour « créer davantage de concurrence » à ce dernier. Selon Steve Ballmer, échaudé par la tentative ratée de rachat malgré une offre de 47,5 Md$ formulée il y a un an, l'acquisition de l'intégralité des actifs de Yahoo ne serait plus à l'ordre du jour. Au contraire, il semble pencher pour un accord commercial autour des technologies de recherche, un sujet sur lequel il aimerait avoir « une conversation raisonnable avec la direction de Yahoo, mise en place depuis l'arrivée de Carol Bartz ». Cette dernière, nommée le mois dernier, a remplacé Jerry Yang, le PDG qui avait refusé mordicus toute idée de rapprochement entre les deux acteurs. Steve Ballmer ne veut pas être le nouveau Jerry Yang Steve Ballmer a d'ailleurs réservé un mot aimable à l'ex patron de Yahoo : « Je ne veux pas être le Jerry Yang de ce marché », a-t-il indiqué, en référence aux investissements infructueux et aux décisions stratégiques contestées par de nombreux actionnaires du cofondateur de Yahoo. « Toute cette histoire m'a permis de comprendre à quel point les actionnaires pouvaient être frustrés lorsque les dirigeants négligent les performances. » Le changement de direction chez Yahoo marquerait-il une évolution des mentalités ? Les déclarations de Blake Jorgensen, directeur financier du portail depuis mai 2007, semblent aller dans ce sens. Rebondissant sur les propos tenus par Steve Ballmer, mais sans citer nommément Microsoft, il a indiqué que Yahoo n'était « pas opposé à un accord qui maximiserait la valeur de l'activité, que ce soit par un partenariat ou une vente ». L'opposition de principe ne serait donc plus de mise au sein du portail. Cité par l'AFP, Blake Jorgensen a avancé une explication à cette évolution des comportements en évoquant le pragmatisme de Carol Bartz - qu'on pourrait alors opposer au dogmatisme de son prédécesseur : « C'est quelqu'un de très décidé, qui agit sur l'instinct [...]. Elle ne supporte pas les idiots ».